Cour de l’école quasi vide, portail entrebâillé, la majeure partie des élèves habillés en tenue de civile. C’est à cela que ressemble la plupart des établissements scolaires privés de la commune de Ratoma depuis le déclenchement de la grève du SLECG le 12 février dernier. Le constat a été fait ce vendredi 16 février par notre reporter du courrierdeconakry.com.

A Hamdallaye Primaire, les élèves viennent, mais en civile. « Ici nous recevons nos élèves. Mais on les a demandés de venir en civile pour ne pas attirer l’attention sur nous. Comme vous le constatez, nous sommes à quelques pas de la route ‘’Le prince’’. Et c’est un axe très dangereux pendant les échauffourées. Pour ne pas mettre la vie de nos élèves en danger nous leur demandons de venir en civile. Et en cas de mouvement nous fermons hermétiquement la cour et les mettons à l’abri jusqu’à ce que le calme revienne », nous a confié M. Korka Diallo, surveillant général de HP.

Poursuivant, il ajoute qu’ils font tout ça parce que c’est une école privée. « Nous, nous ne relevons pas de l’Etat, c’est un établissement scolaire privé, donc nous ne pouvons pas être dans la danse de la grève. Les parents d’élèves payent l’école, et nous ne manquons pas de nos salaires. Nous sommes obligés de venir enseigner les enfants. Même si le mardi on n’a demandé aux élèves de rester à la maison juste pour voir comment la situation allait évoluer, mais après ça les cours ont repris et se poursuivent bien jusqu’aujourd’hui ».

Quant aux écoles publiques, comme celui de Ratoma Konimodou et l’école primaire de Taouyah, ils restent déserts. Le peu d’élève présent sur les lieux joue  dans la cour. Mais aucun enseignant ne s’y trouve. Seule la direction reste ouverte, même s’il n’y a pas de répondant.

« On ne veut pas de visite des journalistes, parce qu’on nous a formellement interdit de parler à la presse », c’est le message reçu au niveau de ses deux établissements publics quand nous y avions effectué un tour ce vendredi matin.

Il faut rappeler que cette énième grève des enseignants est à sa 5ème journée, qui en plus est le dernier jour de la semaine, (vendredi, ndlr). Et aucune déclaration n’est encore prononcée par les meneurs pour sa suspension. Pendant ce temps, les élèves des établissements privés suivent normalement les cours et ceux du public attendent tranquillement à la maison.

Aux dernières nouvelles, le meneur de la grève Aboubacar Soumah ne s’est pas rendu à la rencontre initée par le gouvernement et l’inspection générale du travail.

Chat échaudé craint l’eau froide. Il y a quelques mois, les syndicalistes ont été arrêtés  dans les locaux du Conseil Economique et Social où ils étaient invités à participer  une réunion de médiation de la crise d’alors.

Nantènin Traoré