Dans le cadre du mois de la femme, nous avons rencontré une dame assez particulière. Mme Assiatou Bah communément appelé ‘’Assi boucher’’  est  bouchère au marché de Taouyah. Elle hérite le métier de son  à travers mon père adoptif. Elle exerce le métier depuis 40 ans. Une source de revenu qui lui a permi de construire sa maison et payer les études de ses enfants.  Parce que d’après elle son père biologique est un Bangoura de Wonkifon.

Dites-nous comment vous êtes retrouvées dans ce métier ?

Assiatou Bah : je me suis retrouvée dans ce métier par passion, au début j’étais une simple détaillante de viande au marché. Après m’avoir bien intégré, j’ai décidé de faire comme les hommes. C’est-à-dire voyager, aller chercher les bœufs et venir revendre. C’est dans ça que je suis resté jusqu’à ce qu’El Hadj Diaby m’a donné une place à la boucherie du marché de Taouyah. Et  c’est là  que je suis maintenant.

Vous envoyez combien de bœuf par voyage ?

Assiatou Bah : Je peux envoyer jusqu’à 50 bœufs, dès fois plus selon ma poche.

Est-ce qu’il y a d’autres femmes qui voyagent pour envoyer des bœufs comme tu vous le faites ?

Assiatou Bah : Je suis la seule femme bouchère en Guinée, la seule qui voyage pour aller acheter les bœufs à Dogomet, Dinguiraye, Dabola et autres.  Je suis la seule femme qui le fait. Il y a beaucoup d’autres femmes qui vendent la viande dans les marchés, mais elles prennent en détail avec les bouchers, mais moi je voyage avec les hommes et j’amène jusqu’à une cinquantaine de bœufs. Je suis la seule femme à le faire à Conakry.

Et qui égorgent ces bœufs ?

assyAssiatou Bah : Non, il y a des gens que j’ai recruté spécialement pour ça. Une fois que ceux-ci les égorgent, moi je m’occupe de les charcuter afin de les revendre. Après découpage je revends un kilo de viande à 35000fg.

Est-ce que vous avez approchez d’autres pour les aider ou apprendre à pratiquer ce métier ?

Assiatou Bah : Oui, j’ai même créée un groupe de femme détaillant, c’est-à-dire elles viennent prendre avec moi pour aller revendre dans les différents marchés de la capitale. Mais il n’y a pas d’abord une femme bouchère grossiste comme moi.

Pouvez-vous nous approximativement à combien vous achetez les bœufs et votre intérêt que vous gagnez sur chaque bœuf vendu ?

Assiatou Bah : Le prix d’un bœuf varie entre 4 à 5 millions. Quand je charcute, je peux avoir 150kg, voir plus ou moins. Je gagne 100 mille francs guinéens par jour sur chaque bœuf abattu.

Nous sommes dans le mois de la femme, qu’elle message lancez-vous aux autres femmes ?

Assiatou Bah : Le message que je lance aujourd’hui à mes sœurs, c’est faire du sérieux dans tout ce qu’elles entreprennent, car moi, le métier m’a permis de m’acheter des terrains, construire des maisons. Donc la femme doit toujours avoir le courage, ne pas rester à l’attente d’un homme, parce qu’il y a des couples où c’est la femme qui a beaucoup plus de chance que le mari, comme moi par exemple, mon mari n’a pas le courage même de tuer un coq à plus forte raison un bœuf. Et moi par jour je peux faire abattre jusqu’à 15 bœufs, donc je dis aux femmes de se réveiller, car les femmes peuvent faire tout ce que les hommes font voir même plus qu’eux.

Propos recueillis par Nantènin Traoré