A l’instar de leurs coreligionnaires du monde, les fidèles musulmans de N’zérékoré ont démarré le samedi 27 mai 2017 le mois saint de ramadan. Mais comme par le passé, cette ville risque de connaitre un nouvel affrontement  si les autorités ne prennent pas des dispositions. Depuis quelques semaines un document appelant à la violence circule à travers la ville au vu et au su de tous a constaté surplace lecourrierdeconakry.

Malgré ce qu’il représente dans la religion musulmane, le mois de ramadan est synonyme de mauvais souvenir à N’zérékoré à cause des violences répétées que cette ville a enregistré ces dernières années pendant ce mois saint.

 Des violences pour la plupart  causées par des  intérêts personnels mais présenté comme des conflits communautaires ou religieux.

Alors que le ramadan a commencé ce samedi,  les mêmes germes qui ont provoqué ces conflits ont commencé à se reproduire depuis quelques semaines devant l’œil indifférent des autorités. Avec à la clé, un document accusant le chef de quartier de Dorota de s’être opposé à une décision des sages et de vouloir former une rébellion.

 «Le chef de quartier de Dorota, Bangaly Bayo s’oppose à la décision des sages et interdit aux masques de sillonner à Dorota. Et il arrive même à recruter des mercenaires et leur distribue des machettes, des fusils et tout autre objet de combat… Des provocations commencent et des autorités font la sourde oreille. Encore ce fameux mercenaire chef de quartier veut être à l’origine d’un nouvel affrontement à N’Zérékoré. S’il reste sur sa décision, la jeunesse répondra immédiatement et ça sera catastrophique » peut-on lire sur tract qui circule dans la ville de n’zérékoré.

Parlant de décision des sages, l’auteur fait allusion au sacrifice de 7 jours que le bureau du patriarche avait organisé en fin avril dernier. Interrogé, Bangaly Bayo a balayé d’un revers de la main ces accusations qu’il qualifie d’acte de découragement. Et il se dit prêt à tout pour retrouver l’auteur de document.

« Moi je condamne fermement des situations comme ça. Je suis élu depuis le 13 septembre 2014 à Dorota. Nous savons tous, même le professeur Alpha Condé le sait qu’à l’époque Dorota était la ligne rouge difficile à traverser. Donc je ne peux pas me sacrifier pendant plus de deux ans pour amener le calme dans ce quartier (Je tends vers ma troisième année) et qu’on me traite de telle sorte. Ça je n’accepterai jamais. Si l’Etat ne prend pas des dispositions correctionnelles face à ça je ne serai jamais à l’aise. Ça va me décourager. Parce que tout ce que nous faisons, on n’est pas payé. On est entrain de faire du volontariat pour qu’il ait le calme à N’Zérékoré. On a fait plus de deux ans il n’y a pas eu de bruit en ville qui peut faire fermer le marché. On ne peut pas faire ces efforts et qu’un individu mal intentionné fasse ces tract comme ça là et jeté partout que ça reste impuni. C’est grave » a expliqué le président du conseil de quartier de Dorota.

Il ajoute avoir informé les autorités notamment le préfet et que les enquêtes continuent pour retrouver l’auteur de cet écrit.  Mais sur le terrain, aucun n’acte concret n’est entrain d’être fait mené.  De quoi inquiéter la population.

« Nous prenons ces menaces au sérieux. Surtout que nous sommes à quelques jours du début du mois de ramadan. Et à N’Zérékoré, on sait ce que sa signifie » nous a confiait un responsable de la société civile.

Parlant de l’auteur de cet écrit, il est reste encore inconnu.  Mais sur la page on note la photo d’un certain Fassou Goumou, annoncé comme un des potentiels prétendants à la mairie de N’Zérékoré. Joint au téléphone par leccourierdeconakry, ce dernier se dit victime de piratage.

«Ce n’est pas mois qui ai écrit ce document. Si vous voyez même la photo, vous constatez que c’est copier coller. Ils ont pris ma photo et mettre là-bas. Et les Koniankés ont compris que les choses pareilles ne me ressemblent pas. Honorable Adama Diabaté m’a même appelé. Il m’a dit que c’est Cécé Loua, l’ex-maire qui a donné ce papier à Bayo. Les gens ont compris et ils m’ont dit de ne pas m’inquiété. Ils m’ont même dit de rester à Conakry pour vaquer à mes affaires, qu’ils feront tout pour découvrir l’auteur de ce document » a indiqué Fassou Goumou en séjour depuis quelques semaines à Conakry.

Le dernier cas d’affrontement communautaire en mois de ramadan remonte le mois de juillets 2013. Plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées et plusieurs centaines blessées.

L’année dernière un autre conflit a été évité de justesse grâce l’intervention des autorités après l’attaque sur la cathédrale. Voilà  pourquoi faut-il craindre avec ce qui se passe.

Mamady 2 Camara, correspondant à N’Zérékoré