L’Ordre National des médecins de Guinée a tenu son congrès le samedi 22 octobre 2016 dernier au Palais du Peuple. Objectif, faire la situation de la corporation et renouveler les membres du bureau par un vote. Ce congrès s’est déroulé sous haute tension.

Ce 4ème congrès de l’Ordre national des médecins a été émaillé de tension dans la salle du 28 septembre du Palais du Peuple. Au moment de procéder au vote, les membres du Bureau sortant ont fait savoir à l’ensemble des participants que seuls les membres du bureau sortant sont habilités à se présenter que seuls. Et qu’ils sont les seuls à voter également pour élire les membres du nouveau bureau. A cette annonce, les jeunes médecins ont riposté. La tension était grande. Ceux-ci voulaient nécessairement changer les membres de l’ancien Bureau. Mais les dispositions ne permettaient pas aux nouveaux candidats de postuler.

Dr Abdourahame Diallo, ministre de la santé a invité les cadres du Bureau à faire le toilettage des textes et lois concernant l’Ordre national des médecins tout en les adaptant aux réalités du pays avant la prochaine élection.

« Depuis 2004 on a un Conseil de l’Ordre national des médecins. Il a fait ce qu’il peut mais normalement ce Conseil devrait être renouvelé tous les deux ans, ce qui n’a pas été le cas. Ce qui fait qu’en plus de dix ans on a pratiquement un Conseil caduque. Donc plusieurs membres du Conseil médical mettaient en cause la légitimité du Conseil. Cette rencontre a permis aujourd’hui de légitimer le Conseil qui existe. Et ce Conseil qui existe, à titre exceptionnel, a un mandat d’une année avec des attributions bien précises à trois points. Premièrement : réviser ses textes et les mettre à jour. Le deuxième point, c’est de commencer à gérer les problèmes que le Conseil gère conformément aux attributions ; et le troisième point, c’est l’organisation du prochain congrès qui doit se tenir dans un an », a-t-il expliqué.

Face à cet échec, Pr Hassane Bah, président de l’Ordre national des médecins s’est engagé à relancer l’Ordre en faisant le toilettage de ses textes pour une participation de tous. Il a par ailleurs regretté l’incident qui s’est passé lors de ce 4ème congrès.

 « Il est vrai que le constat qui a été fait par les organisateurs était déjà connu : la caducité de nos textes et aussi le fait que ces textes ne sont plus adaptés à la situation actuelle des organisations des professionnelles de la santé. Donc, nous prenons l’engagement de revoir certains textes et les adapter conformément aux recommandations de la Conférence francophone des Ordres des médecins. A côté de cela, nous allons continuer notre mission d’assainissement du secteur de la santé et également moraliser la profession. Nous insisterons sur la crise de confiance entre les populations et le personnel soignant, quelque fois à juste raison à cause du comportement indélicat de certains collègues », a-t-il souligné.

 Dans un contexte ou plusieurs médecins sont mis en cause dans l’exercice de leur fonction, les professionnels de la santé ont plus que jamais besoin de soigner leur image.  Le serment d’hypocrate est souvent foulé au sol au profit de l’argent.

Marc Sarah