Pauvre et très enclavé, Tougué fait partie des cinq préfectures que comptent la région administrative de Labé. Pourtant, de nombreux opérateurs économiques de la Guinée sont natifs de cette commune urbaine abandonnée et oubliée par l’Etat.

C’est pour cette raison que les ressortissants de cette préfecture ont décidé de prendre leur destin en main pour rectifier le tir.

Pour ce faire, ils se sont donné rendez-vous à Tougué les 26 et 27 août dernier. Objectif, tirer les leçons de ce retard et se fixer des objectifs spécifiques à cours, moyen et long terme.

Parmi les ressortissants figurait, l’honorable Docteur Apha Mamadou Baldé, député uninominal de Tougué. Selon lui : « Zéro admis au baccalauréat en 2018 en science expérimentale et science sociale. On ne peut pas laisser tout ça à la responsabilité de l’État. Il y a la responsabilité des parents d’élèves, la responsabilité des élèves, de nos ressortissants. Et chacun donc doit jouer sa partition ».

C’est pourquoi poursuit-il: «pendant deux jours d’’échanges le développement dans tous les secteurs a été abordé. L’éducation, la santé, les pistes rurales, les routes, l’environnement, les eaux et forêts, l’emploie des jeunes, l’immigration clandestine, l’urbanisme, l’habitat, le vol de bétail, … toutes ces questions ont été abordées une à une et pour chaque préoccupation il y a quelques actions qui ont été ciblées. Nous attendons que des actions soient réalisées d’ici la prochaine rencontre dans tous les secteurs.» a-t-il indiqué.

En plus des discussions et des propositions, des actes concrets ont été posés : « au niveau de la santé communautaire, il y a là aussi une partie où les ressortissants peuvent faire beaucoup de choses. Ils l’ont déjà fait, les ressortissants basés aux États-Unis avaient envoyé des équipements pour les postes de santé, ils ont envoyé du matériel scolaire pour les élèves de l’enseignement élémentaire comme pour montrer qu’ils ont déjà la bonne volonté. Toutes les sous-préfectures ont été approvisionnées en fourniture scolaire pour les élèves. C’est déjà un premier aspect que nous saluons » soutient le parlementaire.

« Nos ressortissants basés en Angola ont demandé qu’on leur attribue cinq hectares à Tougué afin qu’ils investissent déçu c’est-à-dire en y construisant une grande cité pour régler une bonne fois pour toute le problème de logement, hôtel, restaurant et autres au niveau de la commune urbaine. Donc on a apprécié l’initiative et avons demandé aux propriétaires terriens de leur fournir le nécessaire afin que Tougué soit comme Labé parce que quand vous venez à Labé, vous trouverez que 40 à 50 % des belles maisons sont construites par des ressortissants de Tougué. Le même constat se dresse à Conakry, à Nzérékoré, … » estime l’uninominal de Tougué.

Si toutefois ils arrivent à matérialiser les propositions recueillies lors de ces rencontres, ceci serait un bel exemple de développement à la base pouvant inciter les uns et les autres à se manifester pour contribuer personnellement au développement de leurs villes respectives.

Bah Djenabou Labé, pour lecourrierdeconakry.com