Ce dimanche, 04 Février 2018, se sont tenues les élections communales et communautaires. Elles devaient avoir lieu depuis le premier trimestre de 2011 comme la loi en disposait.

 Mais ce pouvoir mal élu, en déficit de légitimité, s’est obstiné à refuser de les organiser pour pouvoir continuer à utiliser ses auxiliaires dans la fraude électorale que sont les chefs de quartier et maires nommés par son administration.

 Il a fallu maintes manifestations avec leur cortège de morts, de blessés, de dégâts matériels pour arracher de cette gouvernance brutale et liberticide la tenue de ces élections.

 Les enjeux de développement et de démocratie liés à la gestion décentralisée sont considérables lorsque la population entretient des relations de confiance avec ses représentants.

 C’est pourquoi, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (l’UFDG) a porté, avec ses alliés, mais aussi avec vous tous, chers compatriotes, l’espoir d’élections libres et transparentes, permettant aux guinéens de choisir, en toute conscience, ceux auxquels ils veulent confier le pouvoir local.

 Malheureusement, force est de constater que cette aspiration est sur le point de s’éteindre à nouveau sur l’autel de l’incompétence notoire de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et de l’irresponsabilité d’un Etat cynique qui foule au pied nos lois.

 Comme en témoignent les irrégularités que nous avons constatées : 1- Utilisation abusive des procurations à des fins frauduleuses, aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays, en violation flagrante de la feuille de route de la CENI limitant le nombre de votes par procuration à 5 par Bureau de vote (BV) ; 2- Votes multiples de près de 100 militaires dans plusieurs bureaux de vote à Kindia ; 3- Refus d’admettre des observateurs de l’UFDG dans les Commissions administratives de centralisation des votes (CACV), notamment dans les communes rurales de Mandiana ; 4- Annulations abusives de Procès-verbaux (PV) de plusieurs bureaux de vote dans lesquels l’UFDG a largement gagné, afin d’augmenter drastiquement et arbitrairement les suffrages en faveur du parti au pouvoir.

 Le Président de la CACV de Kindia par exemple, sous le prétexte fallacieux que les enveloppes n’étaient pas bien scellées, s’est livré à des annulations massives de PV dont le seul motif est en réalité de favoriser la liste du parti présidentiel ; 5- Implication ostentatoire des cadres de l’administration centrale et territoriale dans le déroulement du scrutin.

 Présidents d’institutions républicaines, ministres, gouverneurs, préfets et hauts cadres de l’Administration ont usé de leur autorité et de leur influence pour favoriser le parti au pouvoir ; 6- Violences exercées sur des responsables et candidats de l’opposition : voiture attaquée du candidat du PEDN à Kankan ; arrestation et incarcération d’un responsable de l’UFDG candidat à la commune de Dixinn et de trois de ses collaborateurs ; bastonnade d’une députée de l’UFDG et d’une candidate de l’UFDG à Kissidougou ; arrestation des délégués de l’UFDG dans les bureaux de vote à Matoto ; 7- Confiscation, destruction ou substitution de PV de bureaux de vote favorables à l’UFDG ; 8- Violences perpétrées contre nos militants, notamment ceux de Linsan ; Il est clair aujourd’hui que nous avons gagné les élections à Ratoma (dans 34/34 quartiers), Dixinn (dans 15/22 quartiers), Matoto, Matam, Dubréka, Kindia, Manéah et Kamsar. Le pouvoir est entrain de modifier les résultats obtenus dans les bureaux de vote au niveau des CACV, notamment à Dixinn, Kaloum, Matam, Matoto, Dubréka et Kindia, pour déclarer les listes RPG victorieuses.

 Au cours d’une réunion tenue hier à Novotel, les caciques du RPG ont répercuté aux présidents des CACV la décision d’Alpha Condé de prendre ces communes.

 L’application est en cours. Nous ne nous laisserons pas faire. L’UFDG et ses alliés, respectueux des valeurs et des institutions républicaines, mettent en garde le pouvoir contre le recours à la fraude qu’il utilise pour éviter l’humiliation après sept ans d’errements et de gouvernance calamiteuse. Faut-il rappeler que la fraude est une violation des consciences, des libertés, des droits des citoyens.

 Elle donne donc toute licence à la résistance. L’UFDG et ses alliés refuseront toute forme de tripatouillage des résultats et de confiscation des voix des citoyens qui viennent, incontestablement, de sanctionner un homme aux promesses creuses et au bilan insignifiant.

 L’UFDG et ses alliés prennent à témoin l’opinion nationale et internationale que le pouvoir sera responsable des conséquences de sa volonté manifeste d’imposer une mascarade de victoire contre le peuple.

 Au peuple de Guinée, hommes, femmes, jeunes où que nous soyons, il faut instamment se lever, user de tous les moyens légaux pour défendre courageusement notre victoire légitime. L’UFDG, en tous les cas, ne fléchira pas, ne faillira pas, ne faiblira pas quant à sa responsabilité de rester aux côtés du peuple de Guinée pour défendre ses droits et ses libertés. Cette fois, il est hors de question d’accepter qu’on nous vole notre victoire.

Que cela soit dit et entendu!

 Conakry, le 05 février 2018 La Cellule de Communication de l’UFDG