La conférence de presse de l’ONG internationale Aide et Action tenue le 19 octobre 2017 dans la salle de conférence Elhadj Mohamed Koula Diallo de la maison de la presse de à Conakry a porté  sur les enjeux et défis du financement de l’éducation.  L’objectif de la conférence de presse selon Moctar Diallo, Directeur pays d’Aide et Action en Guinée est de montrer qu’il y a urgence à financer l’éducation.

Moctar Diallo, Directeur-pays Aide et Action en Guinée a, démontré l’exigence de financer l’éducation en donnant  quelques chiffres : «On est aujourd’hui en 2017, mais sur 100 enfants qui doivent aller à l’école en Guinée, il y a 22 pour l’instant qui ne peuvent pas avoir cette chance d’aller à l’école. Et quand je dis 22% ça masque une réalité qui est encore beaucoup plus difficile. Quand vous allez en zone rurale, ce n’est pas 22% qui n’ont pas la chance d’aller à l’école mais plutôt 40%. Et quand je prends les filles, sur 100 filles qui doivent aller à l’école, environ 30 n’ont pas la chance d’aller à l’école. Je vais beaucoup insister sur les filles parce que les études, les recherches ont démontré qu’une fille éduquée, une mère éduquée c’est une mortalité infantile qui baisse de 5 à 10%. Ces chiffres disent qu’il y a une urgence en Guinée. L’Etat guinéen fourni des efforts extraordinaires pour que les enfants de ce pays puissent aller à l’école. Pour preuve, le budget alloué à l’éducation est passé de 12% en 2013 à 15,8% en 2017, cela signifie qu’il y a un effort fait par l’Etat pour financer l’éducation. »

Dr Baba Diané, gouvernant Aide et Action en Guinée, a évoqué, en matière de gouvernance éducative, les objectifs de son institution.

« La contribution au renforcement participative d’Aide et Action internationale, la construction et au développement partenariale,  l’animation au développement de la vie associative, la garantie de l’image et de la notoriété d’Aide et Action internationale, la préservation de l’identité d’aide et action internationale et enfin la mobilisation des ressources qui n’est pas des moindres. » A-t-il énuméré.

Dr Baba Diané a rappelé qu’à la dernière assemblée générale d’aide et action Afrique en juillet dernier, ’au nom de la Guinée un rapport a été présenté faisant  état des activités réalisées en 2016 avec l’accompagnement de la gouvernance, à savoir : l’évaluation par les pairs, la formation des enseignantes et des enseignants, la capitalisation des savoirs locaux, la représentation et l’appui à la formulation des projets.

« Je réitère ici l’un des défis majeurs à relever par la gouvernance. C’est le comment faire pour que dans tous les pays, y compris le nôtre il y ait des stratégies efficaces de mobilisation des ressources. Cet objectif qui est possible ailleurs est bien à notre portée en Guinée au prix naturellement d’un engagement de toutes et de tous », jure-t-il.

Selon lui pour relever le défi de la mobilisation des ressources, des partenaires aussi bien institutionnels mais surtout privées à tous les niveaux et les gouvernants doivent être associés aux activités de mobilisation.

« Les défis existent : il s’agit de, entre autres de la mobilisation et de la mutualisation des ressources, la réflexion pour la mise en place d’une base de bénévole, la fluidité des échanges entre gouvernant en dehors des réunions formelles, le renforcement des capacités des gouvernants et des bénévoles, le système de reconnaissance des bénévoles et des gouvernants », cite-t-il.

Au sujet de la stratégie d’Aide et Action Moctar Diallo a indiqué qu’à Aide et Action,  les stratégies sont multiples. A travers la collecte de fonds, l’organisation mobilise selon lui  environ 1.850.000 euros par an, pour tenir des projets éducatifs.

 Il a terminé par une interpellation faite au média dans son rôle de promotion de l’éducation et de divulgation de l’information pour que  chaque acteur de la société en général et du secteur privé en particulier puisse s’investir dans l’éducation.

Aide et Action travaille sur une innovation. Il s’agit d’un mécanisme autour de la responsabilité sociale et environnementale (RSE)  selon Safiu Rdji, spécialiste mobilisation des ressources.

 « C’est un nouveau concept qui a été mis en place pour faire en sorte que les entreprises minières dont une partie de l’activité peut entrainer la dégradation de l’environnement, participe au développement local dans les zones où elles évoluent. Donc c’est un mécanisme assez innovant qui a permis aux Etats de faire participer les entreprises minières à la mise en œuvre d’un certain nombre de projet de développement local et communautaire. D’autres entreprises aussi par rapport à leur taille se mette au norme RSE », explique-t-il.

Nantenin Traoré