Candidat à sa propre succession, le président du Gabon a passé une importante commande d’armes en Ukraine pour sa garde rapprochée.

Dans une lettre datée du 23 mars dernier, que « Mondafrique » s’est procurée, le ministre gabonais de la Défense, Mathias Otounga, demande au ministre des transports et ….ancien ministre de la Défense, Ernest Mpouho, de faciliter l’atterrissage à Libreville, le 6 avril 2016, d’un avion de type Antonov 12 appartenant à une compagnie ukrainienne. « Du matériel militaire doit être livré au Gabon. Rien d’anormal jusques là. Depuis le crash d’un appareil du même type affrété par la compagnie DHL en 2011, ce type d’appareil est interdit de vol au Gabon. Le ministre de la défense doit donner une autorisation expresse de survol et d’atterrissage au cargo ukrainien.

Plus inquiétant, le ministre de la Défense précise dans sa lettre que ces équipements sont destinés à la « Garde républicaine », un corps d’élite dévoué à la seule personne d’Ali Bongo, l’actuel Président de la République. Qu’à quelques mois des élections présidentielles de cet été, le chef de l’Etat veuiile renforcer sa propre sécurité indique clairement son état d’esprit.  » Ali Bongo est prêt à en découdre si les élections ne tournent pas à son avantage », analyse un opposant.

Il serait intéressant d’en apprendre plus sur la société « A.D.Co LTD » qui d’après la missive du ministre, a affrèté la compagnie ukrainienne. Allo Panama?

 

 Protection rapprochée

Cette garde prétorienne avait été voulue à l’époque par Jacques Foccard, le tout puissant conseiller de de Gaulle pour les affaires africaines. Des barbouzes célèbres, comme Robert Maloubier, dit « Bob », une des figures emblématiques du SDECE, l’ancêtre de la DGSE (services français), avaient été largement associés à sa création.

La présidence gabonaise, prise de court par la publication de cette lettre sur les réseaux sociaux, a expliqué que la garde républicaine pouvait, dans les mois à venir, avoir à intervenir en Centrafrique toute proche. Ces dénégations pourtant ne trompent personne. Si l’Armée et la gendarmerie gabonaises sont susceptibles en effet d’interventions extérieures, cela n’a jamais été le cas pour la Garde républicaine qui veille à la sécurité du seul chef d’Etat..

© Mondafrique.com : Nicolas Beau