La récente visite du chef de l’Etat de Turquie a mis en lumière la problématique de la gestion catastrophique de notre capitale. La perle de l’Afrique de l’Ouest a perdu depuis belle lurette son lustre d’antan.

Des quartiers huppés côtoient des bidons villes, les domaines publics sont envahis dans l’indifférence générale, pour rallier la banlieue au centre-ville, un véritable parcours du combattant.

Le casse-tête des ordures

Ville plus que centenaire aujourd’hui, notre capitale offre un visage pas très reluisant. En plus de son urbanisation anarchique, son insalubrité quotidienne est révoltante. La gestion des ordures ménagères semble être un véritable casse-tête pour les autorités de la ville de Conakry, qui sont apparemment débordées. Les montagnes d’immondices, jonchant les rues, les places publiques et les devantures des maisons, les eaux usées aux odeurs fétides, s’écoulant des égouts ou stagnant dans les caniveaux rarement curés donnent une image répugnante de notre capitale. C’est surtout en saison hivernale, que le visage hideux de l’ex perle d’Afrique de l’ouest apparaît.

Même si pour le cas d’espèce, le gouvernorat de Conakry est en première ligne, il faut le souligner, en raison de la complexité du problème et de l’ampleur du travail à effectuer, l’assainissement de la ville de Conakry exige une toute autre approche de la part des décideurs. En effet, la situation que nous vivons actuellement est le résultat de plusieurs années de gestion laxiste du traitement des ordures de la ville.

Une politique concertée impliquant tous les départements ministériels est à concevoir pour enfin trouver des solutions durables et profitables à tous les citoyens. Cette démarche aura l’avantage de réaliser de substantielles économies de ressources financières investies sans résultats probants dans l’assainissement de la capitale, des années durant.

 

Pourquoi délocaliser notre capitale ?

La réponse de cette question découle de la situation décrite plus haut, à savoir l’urbanisation anarchique poussée de Conakry. De ce point de vue, la délocalisation s’impose. Mais de quelle manière ? A l’instar des pays comme la Côte d’Ivoire (Abidjan et Yamoussoukro), le Nigeria (Lagos et Abuja) en Afrique, et le Brésil (Sao Paulo et Brasilia), Conakry deviendra la capitale économique, tandis que Dabola pourrait être érigée en capitale administrative. Ce choix de Dabola est symbolique. Cette préfecture est située au centre du pays. Et si ce projet est matérialisé, il contribuera à créer des pôles d’activités à l’intérieur du pays. La nouvelle capitale qui sera projeté fera l’objet d’un concours à soumettre aux cabinets d’architectures étrangers et de la place. Cette démarche vise à doter notre pays d’une capitale digne de nom dans la perspective de l’essor du pays les années à venir.

Confrontée à une croissance démographique avec des problèmes liés à l’habitat, de gestion du foncier, d’infrastructures diverses, Conakry n’est plus en mesure de jouer le rôle qui lui revient à savoir une capitale aménagée selon des standards bien définis. Raison pour laquelle, cette délocalisation s’impose.

 

Les avantages de la délocalisation

A mon avis cette délocalisation va entraîner un flux d’investissements vers l’intérieur du pays. Ce qui va contribuer à réduire encore plus l’écart entre la capitale et les villes de l’intérieur. La délocalisation par les divers chantiers à ouvrir donnera un tout autre visage au pays tout entier. Le transfert d’une partie des activités de Conakry vers les régions apportera une plus-value certaine au développement général de la Guinée. Avec pour conséquence heureuse de juguler le phénomène d’exode rural. Par ce biais, nous enregistrerons une remise en ordre dans l’urbain, en commençant par combler les déficits en logements, en services essentiels pour régler définitivement les problèmes d’insalubrité, d’insécurité et d’économie clandestine.

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