L’opération de délivrance de la carte d’identité nationale, annoncée par les autorités guinéennes le weekend dernier, est effective ce début de semaine dans les commissariats centraux de Conakry. Le manque de carte d’identité pénalise les citoyens depuis près de deux ans.

Au commissariat central de Ratoma, l’atmosphère est saine. Ici, c’est le respect scrupuleux des décisions gouvernementales. Il n’y a plus de tracasserie pour l’obtention de la carte d’identité. Et le prix fixé à 15 mille francs est pour le moment respecté.

«La seule chose qui cause problème, c’est l’affluence des demandeurs.  « Il y a un grand nombre de demandeurs. Quand les citoyens viennent, on vérifie l’authenticité de l’extrait de naissance avec l’appui d’un démembrement  de l’Etat civil installé au commissariat, Après quoi ils font l’interview avec le commissaire pour savoir qui est Guinéen et qui ne l’est pas » a expliqué M. Keita, régisseur au commissariat central de Ratoma et qui poursuit : «Après la confection des cartes, la présence physique est obligatoire. Le citoyen n’entre en possession de sa carte qu’après une deuxième interview, qui rassure que c’est la même avant de lui délivrer la carte d’identité».

La donne a maintenant changé. . «Auparavant, pour avoir une nouvelle carte, il suffisait de présenter sa carte d’identité expirée pour en avoir une nouvelle. . Maintenant, il faut qu’elle soit accompagnée de l’extrait de naissance, le certificat de résidence et la photocopie de la carte d’électeur, ainsi que quatre photos d’identité. Cela est de rigueur », a indiqué M. Keita.

Il précise par ailleurs qu’aucun citoyen n’entrera plus en possession de sa carte d’identité en 30mn ou 1heure. « Les chefs ont été catégoriques là-dessus. Il faut respecter le délai et ce délai est de 72 heures. Ceci pour permettre  un travail clair », a-t-il laissé entendre.

Il a ajouté que si cela continuait le pays aborderait la biométrie avec une très bonne situation, parce que, dit-il : « notre carte sera sécurisée et elle ne sera pas à la portée de n’importe qui».

Contrairement à Ratoma, au commissariat central de Kaloum, l’atmosphère est morose, peu ou presque pas de demandeurs de carte d’identité nous a fait savoir l’une des femmes assises dans la cour.Selon elle, les gens ne s’intéressent pas pour le moment  à la délivrance des cartes d’identité.   « Les gens ne viennent pas. Peut-être comme ils ont des anciennes cartes falsifiées, c’est à cause de ça», nous a confié Mme Soumah au commissariat central de Kaloum.

Il faut préciser que des mesures draconiennes ont été prises du côté des banques de la place. Selon un agent d’une banque à Kaloum, à partir du lundi prochain, aucun client ne sera servi avec une carte d’identité expirée.

Nantènin Traoré