Le collège des commissaires de la Haute Autorité de la Communication a entamé une série de rencontre avec les acteurs de la vie socio-politique. A l’occasion de la deuxième rencontre, le directeur général de la RTG Koloma, Sékouba Savané a saisi l’occasion pour parler en long et en large de la ligne éditoriale de la Radiotélévision Guinéenne (RTG). Un média public qui dispose de deux principes seulement, celui de prôner la Paix et le second concerne le développement.

Dès l’entame de son propos, Sékouba Savané a dit que : « Nous nous efforçons à rester conforme aux règles du métier de journaliste. Pourquoi nous avons choisi de rester ce que nous sommes ? C’est parce que nous savons que la stabilité de notre pays dépend beaucoup du comportement des médias. Et, la RTG a pour principe de ne jamais participer à l’alimentation du pays, ça ne fait pas partie de notre mission et continuerons à exercer de cette façon. Nous sommes prêts à prendre des coups si cela besoin en est, mais personne ne nous désorientera de cette ligne-là, parce que nous la trouvons responsable, suffisamment responsable », assume-t-il devant les hommes politiques et acteurs de la société civile.

Certains acteurs politiques et d’autres de la société civile accusent souvent la RTG de les refuser dans les éditions et émissions de cette télévision nationale. Sur ce sujet, le Directeur Général de la Radio Télévision Guinéenne (RTG Koloma), Sékouba Savané a levé l’équivoque : « par rapport aux inquiétudes de certains partis politiques et d’acteurs de la société civile, la RTG en tant que média du service public est à la disposition de tous les Guinéens de quelques bords qu’ils soient », a-t-il élucidé.

Pour lui, la RTG est peut-être incomprise. Car, cette télévision d’Etat ne couvre pas les assemblées générales hebdomadaires des partis politiques : « même celles du RPG nous ne couvrons pas. C’est vrai il arrive de voir certaines activités du siège du RPG dans le journal télévisé, cela c’est quand c’est le Président qui se déplace, en ce moment nous ne couvrons pas le parti, mais nous couvrons le Président de la République. Sinon, nous nous sommes souvent sollicités par le RPG pour faire certaines de ses communications là-bas, mais nous nous opposons parce que nous ne voulons pas leur accordé un traitement de faveur. Il arrive également des moments où nous passons au journal télévisé certaines déclarations de ce parti. Mais, ce sont des messages d’apaisement ; dans ces déclarations ils invitent les Guinéens au calme, à préserver la Paix. Nous n’avons jamais passé une déclaration du RPG dans laquelle le parti s’en prend à d’autres partis politiques et nous ne le ferons jamais », a-t-il indiqué.

En ce qui concerne les autres acteurs, il donne sa réponse : «  il faudrait qu’ils comprennent que la RTG est un média du service public qui est à la disposition de tout le monde. Mais nous évoluons aussi en fonction de notre ligne éditoriale qui n’est pas forcément celle des autres médias. Cette ligne éditoriale se résume en deux axes, le premier c’est la valeur de paix, le deuxième c’est la promotion du développement de la Guinée. Donc, toute communication qui va dans ce sens est la bienvenue. Vous êtes de la société civile ou de l’opposition, si vous venez à la RTG pour promouvoir la paix, il n y a pas de problèmes. Il y’a également des émissions où nous prenons des acteurs qui débattent avec d’autres dans le cadre du développement et de la paix de notre pays. Mais si c’est pour appeler à des manifestations de rues où on peut faire des casses, il ne faut pas s’attendre à nous sur ce plan. Lorsque les autorités décident d’interdire ces manifestations et les organisateurs décident de sortir malgré cette interdiction il faut forcément s’attendre à des casses, donc nous n’allons pas couvrir ces affrontements. Mais si les manifestations sont autorisées nous envoyons nos équipes pour les couvrir malgré certaines manifestations sont à risque pour nous la RTG », a précisé Mr Savané.

Devant le collège des commissaires de la HAC, le Directeur général de la RTG a témoigné le calvaire d’un de ses reporters qui était sur le terrain de reportage à Bambeto et qui a failli être tué à cause selon lui de certains discours de haine développés vis-à-vis de la RTG : « il y’a certaines manifestations qui sont à risque pour nous de la RTG. Récemment, un de nos journalistes a échappé à la mort, on a failli mettre de l’essence sur lui et lui brulé vif. C’est lui-même qui a témoigné sur une radio de place. Selon lui, les gens disaient qu’il est de la RTG et lui disait non qu’il est de la presse privée. Comment voulez-vous que nous envoyons nos journalistes dans ces genres de situations. C’est pourquoi, je suis passé dans les rédactions pour dire de ne plus envoyer nos reporters dans cette zone parce que nous courrons un grand risque », a-t-il déploré.

Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com