Le Maroc et la Guinée ont signé jeudi, à l’entame de la visite du roi Mohammed VI à Conakry, trois accords de coopération visant à impulser une nouvelle dynamique au secteur agricole guinéen. Pour la Guinée qui mise sur une agriculture performante pour diversifier son économie, ces accords constituent une véritable bouffée d’oxygène pour les agriculteurs.

 La première convention porte sur la réalisation d’un projet d’aménagement hydro-agricole d’une superficie variant entre 200 et 300 ha. D’une durée d’exécution de 18 mois, ce projet va nécessiter un investissement de 30 millions de Dirham (environ 27,6 milliards de francs guinéens) entièrement financé par le Maroc.

Quant à la seconde convention, elle concerne la mise en place d’un projet d’agrégation de petits agriculteurs guinéens autour de la filière Maïs.

Enfin, le troisième accord paraphé par l’Office Chérifien des phosphates (OCP) et le gouvernement guinéen  porte sur la fourniture de 100.000 tonnes d’engrais.

Cette importante quantité d’engrais est destinée à la saison agricole de cette année. Et devra permettre à la Guinée d’être le premier pays africain à atteindre les objectifs de la déclaration d’Abuja sur les engrais en faveur d’une révolution verte africaine, selon Mostafa Terrab, PDG du groupe OCP. Cette déclaration d’Abuja, faut-il le rappeler, vise à réduire la faim sur le continent africain en appuyant les paysans confrontés à des contraintes comme la faible productivité des sols, la difficulté d’accès aux nouvelles technologies agricoles et des marchés restreints.

Signe que le royaume chérifien accorde de l’importance à cet accord,  l’Office Chérifien des phosphates va faire don de 20.000 tonnes d’engrais sur les 100.000 tonnes prévues.

« Partenariat gagnant-gagnant »

En signant ces accords, preuve de l’excellence des relations entre la Guinée et le Maroc, la délégation royale a réaffirmé sa détermination à tout mettre en œuvre pour un développement  accéléré et soutenu de l’agriculture guinéenne.

Le ministre marocain de l’Agriculture, Aziz Akhennouch, a insisté sur le caractère mutuellement bénéfique de ces conventions. Un partenariat « gagnant-gagnant » sur toute la chaîne, de la production à la commercialisation des produits. « Le royaume du Maroc souhaite partager son expertise avec la Guinée. Ce partenariat permettra aux agriculteurs d’accroître la production de Maïs et de lait », a-t-il affirmé.

Belles perspectives

La signature de ces accords témoigne des relations de confiance entre Rabat et Conakry. Elle augure de belles perspectives pour l’agriculture guinéenne, au centre de toutes les attentions des autorités guinéennes.

La ministre guinéenne de l’Agriculture, Jacqueline Marthe Sultan, a salué la signature de conventions qui vont jouer un rôle majeur dans le décollage de l’agriculture guinéenne.

Ces accords vont « permettre de faire un bond en avant », a-t-elle déclaré à la fin de la cérémonie de signature intervenue hier tard la nuit. « La Guinée va enfin rattraper son retard et arriver aux normes africaines », a-t-elle conclu.

Une dépêche de Ougna Elie Camara & Amadou Touré pour l’AGUIPEL