Le marché Niger fait souvent l’objet de déguerpissement par le gouvernorat de la ville de Conakry. La dernière en date est celui du lundi 28 mars dernier, où toutes les occupations anarchiques ont été mises à sac.

Sur la route de la mosquée sénégalaise qui débouche sur l’avenue de la République, se trouve cette vendeuse de poissons fumés.

Nous avons quitté la route pour occuper les emprises, mais nous ne sommes pas tranquille, parce qu’ils peuvent venir d’un moment à un autre pour nous dégager encore. Mais comme on ne peut pas faire autrement à cause de la fidélité envers nos clients, c’est pourquoi nous nous entêtons », nous a-t-elle confié.

 Selon elle les places qu’elles occupaient au beau milieu de la route n’étaient pas payantes. « On payait par contre tous les jours la taxe à 1000fg », a précisé Mme Fatoumata Sylla.

« Des places à la gare »  pour recaser les déguerpis

« On nous a montré quelque part à la gare où nous devons nous installer dorénavant. Mais l’aménagement n’est pas encore fait. Mais le jour qu’il nous dirons que c’est prêt la bas nous allons déménager.», confie Mme Sylla la vendeuse de poisson fumé, avec un ton de tristesse.

Elle précise que ce n’est pas la première fois qu’elles soient déguerpies de de la route. « Mais cette fois ci c’est sérieux parce qu’ils ne nous donnent même pas le temps. Dès qu’on s’asseye, ils viennent nous avertir, en cas d’entêtement, ils embarquent nos marchandises », témoigne-t-elle tout en montrant du doigt une marchandise d’arachide grillé dans un pickup militaire juste à côté d’elle.

Mama Camara vendeuse d’articles divers, assise sur le même alignement que Mme Sylla, dit qu’elles ont été sommées de dégager la route et s’installer sur les trottoirs. « Ceci n’est pas éternel, mais en attendant qu’ils finissent d’aménager là où ils nous ont proposé. Pour le moment quand même nous sommes là et il n’y a pas de dégât. Personne n’a été vandalisé, tout s’est passé dans la discrétion ».

Elle ajoute qu’elles que cette opérations s’est déroulé sans aucune entente préalable. « Même si on nous a proposé une place à la gare.», déplore-t-elle.

En ce qui concerne les places à l’intérieur du marché, Mama Camara explique qu’auparavant, la priorité d’avoir une place à l’intérieur du marché, était donnée aux hommes. « Les boutiques sont occupés par les hommes parce que nous les femmes nous n’avons pas les moyens. Mais si on n’a les moyens de louer des boutiques, nous n’hésiterons pas à le faire », a-t-elle confié. Avant d’ajouter que si elles sont encore sur la route c’est parce qu’il n’y a pas de place dans le marché.

« Si une vendeuse de piment ou de poisson par exemple va s’installé devant une boutique de vendeur d’habit, ils ne vont pas s’entendre. Donc ce sont ces raisons-là qui font nous sommes sur la route pour revendre nos articles » témoigne-t-elle.

 

 Nanténin Traoré

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