le président de Chinalco, M. Ge Honglin et le ministre des Mines, M. Abdoulaye Magassouba sous l’oeil admiratif du Président Condé après l’accords sur les blocs 3 et 4 de Simandou

La compagnie chinoise Chinalco a proposé au gouvernement guinéen de prendre le contrôle total du projet de minerai de fer de Simandou, incluant tous les quatre blocs miniers. La société a conclu, en octobre dernier, un protocole d’accord avec Rio Tinto pour acquérir la totalité de sa participation dans les blocs 3 et 4 (Simandou Sud) ; les blocs 1 et 2 (Simandou Nord) étant détenus par l’Etat, mais faisant l’objet d’un litige avec BSG Resources.

Selon les sources de Reuters, la firme chinoise aurait envoyé au gouvernement une proposition écrite, demandant que des concessions lui soient faites sur le code minier guinéen, incluant l’acquisition des deux blocs de Simandou Nord sans participer à un appel d’offres. Le code minier prévoit, en effet, que tout bloc minier, hébergeant un gisement reconnu, soit attribué via un appel d’offres transparent et compétitif. En outre, l’Etat doit détenir 15% de toute nouvelle concession, avec le droit d’augmenter sa participation à 20%.

Si Chinalco n’a pas commenté l’information, le ministre guinéen des mines, interrogé par l’agence, a indiqué que la fusion de tous les blocs en un seul projet «a du sens, sur le plan économique». «Tout le monde veut tout contrôler. Evidemment, ils [Chinalco, ndlr] sont libres d’exprimer leur intérêt, mais en fin de compte, nous prendrons une décision sur la base des négociations commerciales.», a déclaré Abdoulaye Magassouba.

Pour l’heure, les deux parties semblent loin d’un potentiel accord, en grande partie à cause d’une possible divergence de vision. Selon certains analystes, la Guinée a raté le supercycle du minerai du fer, d’énormes gisements australiens approvisionnant le monde, et ce, pour encore plusieurs années. Cela suggère que l’intérêt de la Chine pour le projet est plus motivé par une prise de contrôle de ressources, que par une volonté de développement à court terme.

«L’intérêt de la Guinée est de faire avancer rapidement le projet. Nous ne sommes pas sûrs que le but de Chinalco soit conforme à cet objectif, j’ai des indications qu’ils ne commenceront pas avant 2025. Cela ne serait pas acceptable.», a déclaré Ibrahima Fofana Kassory, conseiller présidentiel sur l’investissement et les partenariats public-privé.

Simandou est le plus grand gisement de fer inexploité au monde.

Source : AgenceEcofin