Les négociations entre le gouvernement et le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) ont repris ce vendredi, 12 octobre 2018 au ministère de la fonction publique. Malgré cette reprise, aucun accord n’a été trouvé pour la suspension de la grève du SLECG qui paralyse le système éducatif guinéen. Tout de même, les parties acceptent enfin d’ouvrir un couloir de négociations sur le point 3 de revendications des syndicalistes lié à la fixation du salaire de base de chaque enseignant à huit millions de francs guinéens.

Selon les délégués du gouvernement, aucune augmentation ne peut être envisagée en cette fin d’année : « le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) est de 440 mille francs guinéens. Lorsque nos partenaires revendiquent un nouveau SMIG dont le salaire de base est de 8 millions de francs guinéens, accepter avec nous que nous ne puissions répondre à cette demande. Parce que la loi obéit à une procédure. Il y a le projet de loi que le gouvernement introduit à l’Assemblée nationale et cette institution examine la loi, et si elle est d’accord, elle la vote et le Président de la République la promulgue. Donc nous ne pouvons pas, en tant que représentant du gouvernement à ce dialogue, nous prononcer sur une chose qui ne relève pas de notre compétence. Ça serait enfreindre à la loi », a indiqué Mounir Camara, conseiller politique du Premier Ministre.

A en croire Mounir Camara, les autorités guinéennes travaillent sur d’autres mesures visant à améliorer considérablement les conditions de vie des fonctionnaires dont les enseignants : « Le gouvernement est sensible aux conditions de travail de tous les travailleurs guinéens. Secteur privé, secteur public, le gouvernement s’intéresse à tous les travailleurs guinéens. Les enseignants et les agents du secteur de la santé sont les couches les plus sensibles. Le gouvernement est en train de faire un programme pour créer des meilleures conditions de vie à tous les travailleurs particulièrement les enseignants », a-t-il annoncé.

Du côté des représentants du SLECG, c’est plutôt une déception : « Nous nous attendions aujourd’hui à la proposition concrète du gouvernement sur les huit millions négociables. Malheureusement, on ne nous a fait aucune proposition sauf nous parler les contraintes budgétaires, en nous disant que l’année tend vers sa fin et que le gouvernement ne peut pas payer les 8 millions », déplore Oumar Tounkara, secrétaire général adjoint du SLECG.

A la question de savoir, si la grève reste maintenue ou pas ? Il répond : « Comme nous sommes des messagers, nous ne pouvons pas parler au nom des enseignants sans les consulter, nous allons rendre compte demain (samedi 13 octobre) à la base en assemblée générale. Nous allons faire le compte rendu, et l’assemblée nous dictera la conduite à tenir au regard des propositions faites par le gouvernement ».

La reprise des négociations entre ces deux parties rassure l’inspecteur général du travail Alia Camara pour une sortie de crise.

Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com