Bah Oury à la maison 1Libre Opinion : C’est avec beaucoup de regret que j’ai lu votre publication où vous affirmez que vous êtes Mohamed Koula.  J’ai longtemps voulu réagir à l’ensemble de vos déclarations depuis que Mohamed a été sauvagement  assassiné. Cette fois ci vous êtes allé trop loin et le moment est venu pour moi de vous faire comprendre que vous n’êtes en rien Mohamed Koula (Paix à son âme).  Je vais vous l’expliquez en quelques points.

Mohamed n’a jamais été condamné

Le procès fleuve de l’attaque du domicile du chef de l’Etat est encore frais dans nos mémoires. Vous aviez déclaré orbi et urbi que vous n’en saviez rien. Tous les militants de votre parti d’alors  avaient soutenu que vous étiez victime d’un grand montage pour vous faire taire et ainsi régler d’autres comptes.  Vous avez préféré fuir la justice de votre pays, ce qui n’est pas le comportement de quelqu’un qui n’a rien à se reprocher. Pas besoin de rappeler que vous avez été condamné à la perpétuité.  Pour votre information, Mohamed n’a jamais été jugé et du coup jamais condamné ; vous voyez que vous n’êtes pas Mohamed.

Mohamed n’a jamais eu de grâce présidentielle

Il y a peu, vous étiez en cavale et vous voila de retour dans votre pays avec une grâce dans les bagages. D’ailleurs, revenons un peu sur cette grâce. En l’acceptant, vous nous faites comprendre que vous aviez été l’un des instigateurs du coup d’Etat, malgré les années que vous prétendez avoir combattu pour l’avènement d’un Etat de droit dans ce pays. Je suis sûr que je ne suis pas le seul à me poser la question de savoir pourquoi la grâce à vous, pas aux autres ? Pourquoi à vous qui avez fui et pas aux autres qui ont eu le courage d’affronter la justice de leur pays ? Pourquoi vous et pas ces personnes qui ont été exposées et humiliées devant le monde entier ?  Pourquoi vous seulement et pas cette mère de famille ? Pourquoi Baba sans Almamy ? A ces questions, libre à votre conscience et à la mienne de répondre. Et, Dieu merci, Mohamed n’a jamais demandé de grâce présidentielle ! Et, là aussi, vous n’êtes pas Mohamed Koula.

 

Mohamed n’a hélas pas survécu à la bagarre

Elhadj Mohamed Koulah Diallo C’est dans un pays comme le nôtre qu’on peut provoquer une telle bagarre et se tirer avec plus de liberté ; car, qu’on le dise ou pas, le délit de violation de domicile existe dans les lois de notre pays. En homme démocrate, dès lors que le parti dont vous réclamez la paternité vous a notifié votre exclusion, la justice allait être votre recours malgré que vous, vous aviez fui lorsqu’elle a eu besoin de vous. Parlant de cette exclusion, vous auriez été aussi sage que Lepen du Front National qui a été exclu par sa propre fille du parti que lui-même a créé, mais en homme de droit, il est allé devant les tribunaux pour réclamer justice et jamais de bagarre. Ou encore comme Macky Sall du Sénégal qui,  une fois qu’il a été éjecté de la présidence de l’Assemblée a tout simplement démissionné de tous les mandats obtenus sous les couleurs du PDS pour créer son propre parti et tout le monde sait où il est aujourd’hui. Si vous êtes aussi populaire que vous le prétendez, vous auriez choisi le même schéma. Hélas, vous avez préférez l’argument des faibles qu’est la violence et Mohamed n’a pas eu cette chance d’échapper à cette balle. Lui, il est déjà dans sa tombe et vous, vous utiliser ce triste événement à des fins de politiques politiciennes. Comment pouvez-vous prétendre être Mohamed Koula ?

Mohamed n’a jamais appelé à une insurrection populaire dans ce pays

Vous clamez partout que vous vous êtes toujours battu pour l’instauration d’un Etat de droit et je ne pense pas que l’insurrection populaire soit dans le vocabulaire d’un démocrate. Ce n’était pas vous qui avez appelé à une insurrection populaire pour chasser le Président du pouvoir car pour vous c’était la seule solution pour changer ce pays. A cette époque, vous aviez étonné les personnes qui vous ont donné la parole et ceux qui vous ont écouté avec. Mohamed n’a pas utilisé sa plume pour appeler à une insurrection, du coup vous n’êtes pas Mohamed.

 

Mohamed ne faisait pas croire aux gens qu’il était le centre du monde

Sur ma personne, sur la personne de Bah, on voulait m’assassiner, il faut éliminer Bah, on m’a empêché d’être premier ministre, la balle m’était destinée : Ces mots parlent plus haut que tout ce que vous dites. Pour vous, tout ce qui compte, c’est votre personne et rien de plus. J’ai pris le soin de suivre vos interviews, vous ne nous parlez que de vous et non de cette Guinée que nous avons en commun. Vous ne vous battez que pour «je ». Votre récente retraite de la commission dite de réflexion pour la reforme du système éducatif, même si je me demandais à quel titre vous étiez là, prouve que c’est votre personne qui vous intéresse et non l’intérêt national. Vous dites qu’elle risque de porter atteinte à votre image. De quelle image parlez-vous ? Mohamed était parti là pour informer les Guinéens et non sa propre personne ; et, là aussi, vous êtes différents.

Pour conclure, je dirais qu’en allant jusqu’au veuvage de la femme de Mohamed pour je ne sais quel intérêt, vous êtes allé au plus bas niveau de l’échelle. Vous nous avez permis de mesurer votre humanisme. Ceci est sale et ignoble comme stratégie. Je me demande si vous savez ce que récent cette femme dès qu’on évoque votre nom. Vos militants ont  longtemps pleuré  pour votre retour et vous les faites pleurer depuis votre retour. Et, comme si cela ne suffisait pas, vous continuez à utiliser l’assassinat de notre frère à des fins de politiques politiciennes. De grâce, laissez au moins son âme en paix et permettez à sa famille de faire le deuil. Chercher un autre tremplin pour atteindre vos objectifs. La famille a reçu les condoléances des milliers de personnes ; et, je ne pense pas  que vous étiez de ceux qui se sont déplacés pour présenter leurs condoléances. Et, vous ne voyez pas l’incohérence entre vos actes et vos propos ? Allez présenter vos condoléances et arrêtez de crier partout que vous êtes ce que vous n’êtes pas. Si c’est ça la politique, alors elle me dégoûte.

Un dernier conseil, regardez-vous dans un miroir et interrogez votre conscience. Regarder d’où vous venez et où vous allez ; et, n’oubliez surtout pas que l’histoire retiendra et que le meilleur des juges jugera.

Bien à vous

Mamadou Adama KOULA DIALLO

Ingénieur informaticien et blogueur.

adamakoula@yahoo.fr

adamakoula.mondoblog.org