Les acteurs des Organisations de la Société Civile guinéenne ont été reçus, le samedi 10 mars 2018 à Sékoutouréyah par le Président de la République, Pr Alpha Condé.

Sur les antennes de la Télévision nationale le Président Condé a rappelé ceci : « Je vais écouter les forces vives et la majorité silencieuse. Ils vont me dire ce qui ne va pas dans le gouvernement et qu’est-ce qu’il faut faire. En ce moment, je nommerai des ministres qui sont à l’écoute du peuple et qui s’occuperont de leur situation. Et ça, je ne saurais le faire qu’après avoir écouté la majorité silencieuse ».  

Cette rencontre avec les organisations de la société civile s’inscrit dans ce cadre d’abord, il s’agit en premier lieu de la redéfinition de l’orientation gouvernementale en vue de reconquérir la confiance des citoyens, ensuite, de la perception des citoyens de la corruption et de la nécessité d’une revalorisation des conditions de vie des enseignants mais aussi de la crise politique que traverse le pays.

A sa sortie du Palais Sékoutoureyah, le président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSC), Dr Dansa Kourouma est revenu sur les points débattus avec le Président : « il a été question entre autres, de la lutte contre la corruption, le président nous a demandé de fournir des éléments de preuve. Nous nous sommes donc engagés à documenter les dénonciations. Sur la crise politique, nous avons rappelé au Chef de l’Etat la nécessité d’une réforme de la loi électorale pour faciliter la gestion du contentieux électoral. Nous avons également demandé d’accéder à la demande de la mise en place d’une CENI technique faite par des acteurs. La question liée à l’appui à la société civile, il nous a demandé de mieux nous organiser et en fonction de la représentativité, l’Etat sera disposé à coopérer avec la société civile, c’est à dire les acteurs les plus significatifs. Nous n’avons pas manqué également de demander l’implication du Président pour la révision de la loi L013 qui régit les ONG et aussi les conditions de délivrance des agréments dans notre pays ».

Cette rencontre intervient au moment où l’Ecole guinéenne est paralysée par la grève des enseignants. C’est pour cette raison que les hôtes du Président ont saisi l’occasion pour lui demander de satisfaire les revendications des syndicalistes. Mais selon Dr Dansa Kourouma leur demande n’a pas été acceptée : « Nous avons demandé de raccourcir le délai de payement des 30%. Nous avons demandé à payer le reste des 40% en deux tranches. Il n’a pas accédé à cette demande compte tenu du programme sectoriel », a-t-il indiqué.

A l’occasion de la célébration de la fête des femmes le 8 mars dernier, le Président Alpha Condé a promis d’ « écouter la majorité silencieuse avant de prendre ses responsabilités ».

Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com