Députée uninominale de la circonscription électorale de la Préfecture de Dabola, l’honorable Fatoumata Cissoko narre son parcours politique, ses ambitions dans une interview exclusive accordée à notre rédaction. Dans cette interview, elle invite les femmes à s’engager  au service de sa nation. Lisez !

Vous êtes députée mais aussi politique expliquez-nous ce parcours honorable ?

Je suis  actuellement députée; Donc engagée en politique. J’ai hérité la politique de mes parents et de mes grands parents. Mes grands parents ont participé à la lutte de libération de notre pays. Mes parents n’ont pas croisé les bras, moi aussi à mon tour j’ai suivi leurs traces. Mes deux grands-mères étaient des compagnons de l’indépendance. J’ai eu deux oncles, l’un a été le premier Commandant du cercle de Dabola. Et après le départ du blanc qui occupaient le poste en 1958 et un autre aussi a été secrétaire général à Kissidougou. Il a été Gouverneur à l’époque à Kérouané, à Kouroussa, à Siguiri avant d’être Ambassadeur en Sierra Léone et un autre du nom de Sékou Cissoko, lui il a été secrétaire général du Mouvement Panafricain à Alger durant 7 ans avant d’être secrétaire général du Ministère de la Jeunesse et des Sports. Donc c’est pour vous dire que mes parents ont toujours occupés de postes politiques.
Si aujourd’hui je me retrouve dans la politique, je crois que ce n’est ne pas tomber du ciel.

Qu’avez-vous fait vous aussi ? 

Moi aussi à mon tour en juillet 2008, j’ai crée mon propre parti politique (ndlr: Le Parti National Pour la Démocratie et l’Equité) j’ai eu l’agrément. C’est grâce à ce parti que je suis venu au CNT, (ndlr: Conseil National de la Transition). j’étais de la Commission Réconciliation-Droit de l’Homme qui était dirigée par Hadja Mariama Sow et secondée par Monsieur Galéma Guilavogui.  A l’arrivée de Pr Alpha Condé au pouvoir, ce dernier a demandé de fusionner avec son parti RPG de le faire pour donner au Rpg-arc-en-ciel ce que nous connaissons aujourd’hui. Mon parti faisait partie de ces 40 partis qui ont fait cette fusion.

Est-ce que vous ne rencontrez pas de difficultés étant femme dans vos fonctions respectives ?

La première des choses, il faut avoir confiance en soi-même pour pouvoir s’affirmer. Prouver que ce que l’homme peut, les femmes aussi le peuvent. En politique il n’y a pas matière de femme ou d’homme, c’est le terrain qui commande. Il faut savoir ce que tu veux faire et où tu veux aller. Il faut surtout étaler ses compétences. Il ne s’agit pas là de se taper la poitrine, pour dire je suis femme je veux la politique, non. Il faut être compétente, savoir combler les vides que les autres n’ont pas pu faire. Il faut aussi retenir en tête que les hommes ne mettront jamais le pouvoir dans l’assiette pour venir donner à une femme au bord du lit ; Ça ne fera jamais. Le pouvoir s’arrache et pour l’arracher il faut être à la hauteur.

L’on constate un manque de solidarité entre les femmes est ce que vous avez pu le constater aussi . C’est vrai, les femmes ne sont pas solidaires, il y a toujours de petites mesquineries. Mais lorsqu’on sait ce qu’on veut on peut surmonter ces petites mesquineries là. Parce que la route de la politique a plein d’épines. Il faut savoir se frayer des chemins pour trouver où mettre son pied, c’est ça la vérité.

Comment est-ce que vous êtes devenue secrétaire parlementaire à l’Assemblée nationale ?

D’abord, pendant la période du CNT j’ai bénéficié d’une expérience de 3 ans dix mois en tant que secrétaire de notre Commission ; C’est cette expérience-là qui m’a permis d’être secrétaire parlementaire aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Un poste que j’assume pleinement aussi.

Honorable Fatoumata Cissoko a fait un Don d’une Ambulance à sa Préfecture de Dabola. Peut-on savoir pourquoi? ? 

Bon, c’est suite à des réflexions sur la situation sanitaire de la Préfecture Dabola, que j’ai constaté que l’Ambulance que dispose l’hôpital préfectoral était tout le temps en panne. Et lorsque les femmes qui se trouvent dans les villages reculés du centre-ville devaient  accoucher, celles-ci rencontraient d’énormes difficultés. C’est ainsi je me suis dit qu’il faut trouver un moyen de transport pour aider ces femmes-là. Je me suis mise à économiser mes primes de sessions que j’ai envoyé à mon fils qui se trouve en France. Lui et sa femme ont compléter pour payer une Ambulance que j’ai offert à ma préfecture.

Après la remise de l’ambulance, quelle a été la réaction des populations de Dabola ?

Arriver sur le terrain, la joie que j’ai constatée était totale, surtout au niveau du personnel de l’hôpital. Cette joie des populations m’encourage aujourd’hui de faire plus pour ma préfecture car  j’ai reçue tellement de bénédictions et de prières. Je remercie le Tout PuissantAllah. Je remercie également le Pr Alpha Condé pour sa politique d’ouverture envers nous les femmes. Il a dédié son mandat aux femmes et aux jeunes et a de l’estime pour les femmes qui osent faire la politique.

Quel message avez-vous à l’endroit des jeunes filles qui aspirent à être femmes leaders ? 

Mon message à l’endroit de ces filles et femmes, c’est le courage et la détermination. Il faut avoir confiance en soi. J’invite toutes les femmes qui ne sont pas instruites de chercher à voir comment contribuer au développement de son pays de leur manière. Celles comme moi qui ont eu la chance de faire l’école française, de continuer à se former. J’invite toutes les femmes d’ici et ailleurs à emboîter les pas de nos aînées, comme Hadja Saran Daraba Kaba, Jean Martine Cissé qui ont fait leurs preuves.

Merci honorable d’avoir répondu à nos questions

C’est à moi de vous remercier.

Propos recueillis par Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com