Le taux de mortalité maternelle connait une hausse inquiétante dans la préfecture de N’Zérékoré. Ce sont 96 femmes qui sont mortes entre 2016 et 2018 dont 19 de janvier à mai 2018 a appris surplace Lecourrierdeconakry.com.

Malgré les efforts fournis par le gouvernement et ses partenaires, elles sont encore nombreuses à N’Zérékoré, des femmes qui perdent leur vie en donnant une autre. Le phénomène a même pris de l’ampleur ces dernières années.

Selon des statistiques de la direction préfectorales de la santé, sur les 99% des consultations prénatales, les accouchements assistés occupent seulement 44%. Soit 35 décès en 2016 et  42 en 2018. Des chiffres choquants et inquiétants pour les autorités sanitaires qui expliquent cette réalité par l’accouchement des femmes dans des cliniques informelles.

« Nous sommes confrontés depuis un certain temps à un grave problème. Il s’agit des décès maternels dans la commune urbaine de N’Zérékoré où la tendance est en hausse. Nous constatons avec regrets que la plupart des femmes accouchent dans des cliniques informelles et maison d’accouchement et la plupart d’entre elles y meurent par faute de condition requise » déplore Sokpôh Théoro, directrice préfectorale de la santé.

Malgré des aides accordés par des partenaires à la préfecture de N’Zérékoré, les femmes continuent de perdre leur vie pendant l’accouchement.

« Quand on entend 19 décès de janvier à mai, franchement c’est écœurant, parce que  les partenaires font beaucoup d’efforts. Malgré tout, si on dit que ça continue, on se demande si nos efforts servent vraiment à quelque chose. Il faut dire  réellement ce qui ne va pas » lâche Marie Louise Haba, secrétaire à l’UNFPA.

Sur 99% des femmes qui font des consultations, c’est seulement 51% qui accouchent dans des postes de santé et centres de santé.

Pour le directeur général de l’hôpital régional, la baisse de la fréquentation des structures sanitaires par les femmes en ceinte est due aux mauvais comportements de certains agents de santé.

« Il y a beaucoup de problèmes notamment l’accès et la disponibilité pour la prise en charge. Mais certains de nos parents aussi se rendent complice de fois des agents indélicats. Ils refusent de les dénoncer » explique Dr Yamoussa Youla.

Il faut ajouter que malgré la gratuité de l’accouchement et de la césarienne dans les structures sanitaires publiques, certains agents continuent de prendre de l’argent avec les femmes à N’Zérékoré.

Mamady 2 Camara, correspondant à N’Zérékoré