Selon le rapport du médecin chef du service de néonatologie au CHU à Lausanne en Suisse, Matthias Roth Kleiner, l’Institut de Nutrition et de l’Enfant (INSE) de Donka en République de Guinée enregistre deux mille (2000) cas de décès par mois soit cinq cent (500) cas de décès par semaine par manque d’équipements opérationnels. C’est ce triste bilan qu’a annoncé, le professeur Matthias Roth Kleiner pédiatre en Suisse. Cette annonce est intervenue ce mardi 27 novembre 2018 à l’occasion d’une rencontre avec les honorables députés de la commission santé, jeunesse, art, sport et patrimoine historique de l’Assemblée nationale.

Matthias Roth Kleiner président de l’Association SOUFFLE2VIE accompagné du Directeur national adjoint du centre, Dr Ibrahima Sory Diallo a dit aux députés que : « Depuis 3 ans, j’ai une collaboration étroite avec les pédiatres guinéens au niveau de la formation de la prise en charge des nouveaux nés. Le constat en Guinée est que le taux de mortalité infantile autour de la naissance est effrayant. Et c’est une réalité qui est méconnue par beaucoup de personnes » a-t-il entamé.

Mais pour ce médecin habitué de la Guinée, ces décès sont évitables pour une grande partie avec peu de moyens : « Parce que ce sont des fœtus qui naissent décédés, des mamans qui donnent la vie et perdent leur vie autour de la naissance et ensemble avec de nouveaux nés qui décèdent pendant les premières quatre semaines de vie. Tous ces décès réunis sont entre 25 et 30 000 décès par an en Guinée et si on fait le calcul on aura 500 décès par semaine. Cela à cause de la méconnaissance de la prise en charge du nouveau-né. On arrive trop tard ; les femmes ne font pas des consultations prénatales, il y’a aussi un manque de personnels au niveau de la prise en charge dans les différentes structures » a justifié le professeur.

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Mais le professeur Matthias Roth Kleiner ne compte pas baisser les bras, il souhaite accompagné la Guinée pour réduire ce taux de mortalité : « On a développé des programmes avec les Guinéens, on a rien a imposé, c’est aux guinéens de décider et nous nous viendrons les accompagner dans le cadre de la réduction de ce taux de mortalité, c’est notre philosophie de collaboration. On a des plans pour la rénovation de l’institut qui, une fois exécuté va permettre une réduction de ce taux de mortalité », annonce-t-il.

Ce chiffre de 500 décès par semaine autour de la naissance lorsqu’il a été prononcé, a effrayé les élus du Peuple. C’est pourquoi, après avoir écouté attentivement le pédiatre Suisse, les députés guinéens de la commission santé ont décidé d’interpeller le Ministre de la Santé lors de la prochaine plénière.

Pour Honorable Mamadou Kenda Diallo, avec ces révélations des mesures urgentes doivent être prises par les décideurs afin de réduire considérablement le taux de mortalité des nouveau-nés admis dans cet institut : « J’avoue que j’ai été très émerveillé et très ému par ces experts-là venus de la Suisse. Je connaissais la situation quasi catastrophique du centre INSE de Donka, mais les chiffres qu’ils nous ont révélés m’ont abasourdi. Et il a comparé ces décès comme si c’est un Boeing faisait un crash toutes les semaines avec 500 personnes. Mais ce qui est plus étonnant est que cette situation catastrophique ne émue pratiquement personne et personne n’en parle. Donc, pour nous la participation à cette présentation est un élément très important, parce que ça permit aux députés et à vous journalistes à informer les gens de ce qui se passe dans ce centre et que chacun puisse faire un plaidoyer pour prendre des dispositions pouvant réduire ce taux de mortalité. Nous nous attendons le Ministre de la santé à la prochaine plénière pour attirer son attention sur ces chiffres », a-t-il annoncé.

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A rappeler que, il ne figure nulle part la rénovation de ce centre ou son équipement dans les travaux de rénovation du Centre Hospitalier Universitaire de Donka.

Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com

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