Depuis près de deux semaines, la ville de N’Zérékoré est plongée dans une pénurie de carburant qui affecte le quotidien de la population. Les premiers à être touchés par cette crise sont les conducteurs de taxi-moto.

Dans la plupart des stations-services, l’or noir est  devenu un luxe. Il suffit que l’odeur de l’essence se sente au niveau d’une station pour que tout le monde s’y  donne  rendez-vous. Cependant les conducteurs de motos ne sont pas la bienvenue au niveau des pompes.

« Les pompistes ne servent pas les motards. Quand tu veux être servi à la station il faut ajouter 5000 francs guinéens sur le prix officiel. Vraiment cela nous fatigue. On demande aux pompistes de servir correctement les gens » a déploré Mory Kolié, conducteur de taxi-moto.

Au marché noir chacun vend le litre au prix voulu. Ce qui pousse les conducteurs de taxi moto à augmenter le prix des transports.

 « Les gens prennent de l’essence à la pompe et il viennent revendre à n’importe quel prix. Il y a certains qui vendent à 16 000 et d’autres à 15 000 FG. Dans ce cas, on est contraint d’augmenter le prix du transport. Quand tu prends l’essence à un prix comme ça et tu dois donner une recette de 50 000 FG, si tu n’augmentes pas le prix de transport tu ne pourras pas gagner » explique  Théophile Lamah lui, aussi conducteur de taxi moto.

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De son côté, le directeur préfectoral du commerce ne veut pas entendre parler de crise. Il analyse cette situation dans un autre angle. Pour lui rareté situation s’explique par trois aspects.

« Ce n’est pas une crise. Le problème se trouve à trois niveaux. D’abord l’état de la route fait que les camions citerne qui transportent le carburant durent sur la route. Ensuite, avant les propriétaires de stations prenaient le carburant à crédit. C’est quand ils finissaient de revendre qu’ils payaient. Mais maintenant ce n’est plus ça. Si tu as besoin de 1000 mille litres  tu payes l’argent à la banque et on te donne reçu. Ce circuit peut durer deux jours. Le troisième point c’est au niveau des pompistes. Quand les gérants ne sont pas là ils profitent de l’occasion. C’est pour cela, au cours de la réunion qu’on a tenue hier (ndlr : vendredi 6 janvier) , nous  avons dit aux agents de sécurité de sillonner la ville. Partout où ils verront de l’essence en vente dans les bidons ils ramassent » a précisé Oua Dopavogui, directeur préfectoral du commerce de N’Zérékoré.

Mais pour le moment, cette décision reste une simple annonce. Car les bidons d’essence sont partout  au bord des routes et chacun impose le prix qu’il veut sur le litre.

Mamady 2 Camara, correspondant à N’zérékoré

 

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