La reconduction de Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée UFDG comme vice-président de l’International Libéral, la situation actuelle du système éducatif guinéen, l’obligation du PM de présenter au CNT son discours de politique générale sont entre autre des sujets abordés par le vice-président de de l’UFDG Dr Fodé Oussou Fofana lors de l’assemblée générale hebdomadaire du parti de ce samedi 2 juillet à Conakry.
Fodé Oussou Fofana pointe le doigt accusateur aux autorités guinéennes sur le faible taux de réussite de l’examen du Certificat d’Études Élémentaires (CEE) de cette année. Il se dit abasourdi par les résultats. « Quand j’ai vu les résultats qu’on a publiés, le nombre d’admis, j’ai été déboussolé. », dit-il avant d’ajouter :
« Vous savez avant quand tu es enseignant tu es honoré. Tu es valorisé. Vous savez pourquoi ? Parce que les meilleurs c’étaient les enseignants. La sélection était dure, quiconque n’était pas enseignant. Aujourd’hui, on a un manque criard d’enseignants. Les enseignants qui sont affectés à l’intérieur du pays restent, ils ne vont pas à l’intérieur. En complicité avec les DCE, ils retrouvent leur salaire et ils sont là-bas. Ils ne viennent pas, ils n’enseignent pas. Après le DCE prend 200 milles, l’enseignant reste à Conakry. Il ne part pas à l’intérieur du pays et prend le reste. »
Il estime que pour réformer le système éducatif guinéen, l’État doit accorder un budget suffisant à l’éducation.
« Comment voulez-vous que l’enseignement marche lorsque le budget qui était admis au système éducatif est moins de 15% et dans les autres pays c’est entre 35 à 40% du budget. Aucun pays ne peut se développer si on investit pas dans l’enseignement. Vous savez ce que les sud-africains ont fait ? Tout ce qu’ils avaient comme argent, ils ont investi dans l’enseignement. Ils se sont protégés pendant 25 ans en disant que dans ce cadre, nous allons investir tout dans l’enseignement. Mais aujourd’hui quand vous arrivez en Afrique du Sud, les pilotes, les comptables, les ingénieurs sont tous qualifiés, ils n’ont pas besoin de l’extérieur…
Comment vous voulez vous que l’enseignement marche dans un pays, quand vous avez 1080 écoles publiques hangars dont 1066 au niveau du primaire répartis comme suit : Boké 282, Faranah 53, Kankan 387, Kindia 81, Labé 65, Mamou 31 et N’Zérékoré 165.
Comment voulez-vous que ça marche avec 2058 écoles sans latrines. C’est triste pour notre pays, c’est triste pour nos enfants. » s’est-il interrogé.
Il déplore ainsi, cette année, que des militaires rentrent dans des salles de classe et procèdent à la correction de certains candidats.
« Comment voulez-vous, des enfants qui sont en classe d’examen, pour lancer l’épreuve on emmène des militaires devant les enfants, ça traumatise, ça les empêche de bien travailler. Parce que l’enfant est effrayé par le nombre des personnes à l’intérieur de la classe. Avant, ici dans ce pays, quand on était jeune, quand tu vois un militaire tu as peur. Mais aujourd’hui dans les salles de classes, pour lancer les épreuves, je vois des hommes armés devant ces enfants, ça les traumatise. Quand un préfet vient devant l’enfant, avec une paire de ciseaux, il lui a coiffé devant ses collègues. Je dis, je suis convaincu que si ce garçon échoue, c’est la faute du préfet. Et la seule sanction qu’on lui a collée, on a pris un décret pour l’enlever. Il devait être poursuivi et jugé par la justice. »
Pour rappel, le taux de réussite des candidats de l’examen d’entrée en 7eme année est de 17,62% cette année. Avec ce résultat très alarmant, on attend de voir les autres résultats notamment du BEPC et du Baccalauréat.
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com