Renvoyé exceptionnellement la semaine dernière pour ce jeudi 3 novembre 2022, pour défaut d’absence des avocats de la partie civile, l’audience criminelle dans l’affaire M’Mah Sylla s’est poursuivie ce jeudi 3 novembre au tribunal de première instance de Mafanco.
Poursuivis pour des faits présumés de viol, avortement, risque causé à autrui, administration de substance nuisible, des faits punis par l’article 268, 262, 263, 293 et 266 du cod pénal. Dr Patrice Lamah, Daniel Lamah, Sébory Cissé et Celestin Millimono tous des médecins en détention depuis le 14 octobre 2021, à la maison centrale de Coronthie, ont comparu devant le juge. A la barre, les accusés réfutent les faits qui leurs sont reprochés.
Considéré comme le cerveau central dans cette affaire Dr Patrice Lamah est le premier à être entendu devant la barre pour cette journée. Dans ses explications, il charge ses coaccusés notamment son chef hiérarchique Dr Celestin Milimono (en cavale).
« M’Mah Sylla était ma petite amie pendant huit (8) mois. Toute sa famille le sait déjà. Son père, sa grand-mère à cause de M’Mah Sylla, ils venaient se faire consulter chez moi. Mais quand j’ai constaté qu’elle vivait avec un autre gars dans le quartier à part de moi, j’ai pris distance avec elle. C’est après quelques mois, elle est venue me trouver à la clinique à ENTA, elle m’a dit qu’elle veut se consulter. Après l’avoir consulté, elle m’a dit qu’elle est en retard de ses menstruations. Je lui ai fait un test de grossesse. Et c’est avéré positif. C’est ainsi qu’elle a sollicité un avortement. Mais, je lui ai déconseillé. À ma surprise, le lendemain, elle est venue voir Dr Célestin avec qui je travaille. Ils (M’Mah Sylla et Dr Celestin) ont procédé à l’avortement. Après quelques jours, elle est revenue en se plaignant des douleurs abdominales. » a expliqué Dr Patrice Lamah.
Parlant du viol collectif qu’a subi la jeune défunte M’Mah Sylla par ces médecins, Dr Patrice Lamah a nié les faits. Il dit n’avoir jamais participé à de tels actes. « Cela n’est pas vrai ».
Poursuivant ses explications, il affirme qu’après l’échec de l’avortement et qui a provoqué des complications chez la jeune demoiselle, qu’il s’est impliqué pour l’a sauvé. C’est ainsi affirme-t-il qu’ils ont procédé à une intervention chirurgicale pour la première fois dans la même clinique de Dr Célestin Milimono à ENTA dans la Commune de Matoto avec l’aide de Dr Daniel Lamah. Mais pour lui, les complications ne faisaient que persister chez leur patiente ce qui les a conduites à procéder deux autres interventions chirurgicales avant de l’évacuer au CHU d’Ignace Deen où elle a subi une autre intervention pour la quatrième fois avant d’être évacuée en Tunisie où elle est décédée.
Dr Lamah n’étant pas spécialiste en la matière, il dit n’avoir jamais participé à l’avortement ou une intervention chirurgicale de M’Mah Sylla mais reconnaît quand même avoir dépensé plus de trente millions de francs guinéens (30 000 000 gnf) pour sauver la vie de la jeune dame.
Suite à cette déposition de Dr Patrice Lamah, son avocat Me Salifou Beavogui indique que son client n’a fait que tenter de sauver la vie de M’Mah Sylla.
Pour lui les médecins guinéens ont fourni les efforts qu’il faut pour sauver la demoiselle mais c’est dans les mains des médecins tunisiens qu’elle est décédé. Il a demandé à cette occasion la comparution des médecins tunisiens devant cette barre pour expliquer les circonstances dans lesquelles M’Mah Sylla est décédée.
Le président du tribunal a ainsi renvoyé le procès au 8 novembre 2022 pour statuer cette demande de l’avocat de Dr Patrice Lamah pour la suite des débats.
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com
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