Notre pays a souvent eu le malheur d’être dirigé par des personnes qui n’ont pas le sens de l’État pour savoir faire la différence entre leurs sentiments et l’intérêt général. Cela s’illustre par le fait que la plupart des cas regrettables dont ont été victimes nos valeureux concitoyens, c’est pour des raisons interpersonnelles.

• Un dépositaire du pouvoir public qui prend ses humeurs et ses intérêts pour des problèmes d’État;
• Un complexé aigri qui se sert de sa position de dirigeant pour se venger de son passé malheureux sur des innocents;
• Un arriviste en manque d’élégance qui se prend pour le centre du monde a cause d’un décret ou arrêté de nomination.

Faut-il rappeler que dans l’histoire de notre pays des personnes ont fait la prison parce que simplement elles ont eu le tort d’avoir une belle femme qu’un ministre ou directeur de quelque chose veut courtiser ? Savez-vous que des lois ont été faites pour juste satisfaire le désir des présidents (troisième mandat, cartographie électorale, organigramme du gouvernement, retrait ou attribution de compétences, orientations budgétaires, parti-État…) ? N’avez-vous jamais remarqué dans des quartiers où une route est bitumée juste pour mener au domicile d’un dirigeant public ?

En effet, l’État Guinéen tel qu’il a toujours fonctionné est comme un père de famille qui n’assume jamais de façon équitable et efficace ses responsabilités vis-à-vis de tous ses enfants, mais veut toujours imposer son autorité par la punition, les menaces et le rappelle permanent de qui il est.

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Tant qu’on parle et agi au nom de l’État, on peut mentir, tuer, voler et régler des comptes personnels. Cela est accepté par les faibles esprits, applaudi par les demagogues et célébré par les mendiants déguisés. Et pourtant l’autorité publique est avant tout synonyme de vertu; c’est-à-dire elle ne doit avoir comme seule priorité les intérêts des administrés : éduquer, soigner, nourrir, protéger, sensibiliser etc.

La méchanceté d’un dirigeant ne lui apporte ni le respect ni la considération encore moins le bonheur. La finalité de la plupart des anciens dignitaires des différents régimes et les conséquences de leurs actes sur leurs familles, illustrent parfaitement cela.

Malheureusement certains n’en tirent jamais des leçons en se croyant surhommes pour échapper à la logique implacable de la vie. D’ailleurs il se dit que c’est le véritable caractère d’une personne, qu’il soit caché ou apparent, qui détermine la manière de finir ses jours sur terre (barki é djikkou ka ka battanè andhoto).

Aliou BAH

Président du MoDeL

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