Son retour au pays est synonyme de jour de fête, chez le musulman, après 30 jours de pénitence.

Depuis l’annonce faite autour d’un probable retour de Cellou Dalein Diallo au pays, après un long exil forcé depuis le 06 mars 2022, et après avoir été expulsé manu militari de son domicile privé, en violation de toute règle de procédure, avec une volonté délibérée de l’humilier, le débat a pris une autre tournure.

Il se pose désormais en ces termes: faire acte de résistance face à une junte violente et arrogante, affichant un mépris insupportable et prête à écraser toute contestation ou vivre en exil pour non seulement préserver la vie de ses militants, prêts à tout pour lui, mais aussi utiliser ses réseaux à l’international pour asphyxier le régime, par le rétrécissement de l’aide au développement?

Cellou serait-il face à un dilemme?

D’abord, pour exemple: le cas Diallo Telli avec Sékou Touré. Il a été victime de sa bonne foi et de sa naïveté.

Cellou sera bien plus utile à l’UFDG s’il jouit pleinement de sa liberté et s’il n’est pas menacé dans son intégrité physique et morale quand on a à l’esprit, toutes les injustices qu’il subit, la résilience et le courage dont il a fait preuve ces dernières années.

La Guinée se portera nettement mieux si les droits élémentaires du leader de L’UFDG, consacrés par nos textes nationaux et internationaux, sont garantis, tout comme les droits de ceux qui sont inquiétés ou harcelés aujourd’hui.

Si seulement si on ne se lance pas dans la périlleuse entreprise d’empêcher le plus redoutable de tous les potentiels candidats de briguer la magistrature suprême.

Tout porte à croire, son passé électoral en fait foi, qu’en cas d’élection transparente , libre et équitable, l’homme fort de l’UFDG en sera le vainqueur, de loin devant tous les  autres. Que cela soit clair pour tous.

Sélectionné pour vous :  Covid19/Labé: Plusieurs fermes avicoles risquent de mettre la clé sous le paillasson

Ensuite, ce n’est pas tant son retour qui doit préoccuper que l’impérieuse nécessité de remettre la transition sur les rails, de créer les conditions d’équité et d’éthique afin que les prochaines élections soient celles qui permettront aux gouvernés de choisir leurs gouvernants pour une fois.

Pour l’heure, le retour de Cellou me semble être un sujet périphérique qui ne doit pas être utilisé comme un appât à l’hameçon du CNRD pour attirer l’homme d’Etat dans un piège fatal.

Au stade actuel, le Président de L’UFDG perd plus à se précipiter à revenir au bercail qu’il n’y gagnerait.  Pourquoi ?
Le premier piège: Les plus chauds pour un retour de Cellou Dalein Diallo en Guinée sont ceux qui veulent reprendre la tête du parti. Ils veulent voir Cellou tomber de son piédestal, face au vide qui va s’installer, ils sortiront enfin leurs vrais visages. Ils seront les touts premiers à dire, bon, maintenant, le parti doit trouver son candidat pour espérer le sortir de cette situation. Les prétendants, seul Dieu en sait le nombre, et bonjour donc la dislocation !

Le deuxième piège, l’annonce d’un retour de Cellou Dalein Diallo de façon spontanée, est une corde attachée à son cou. Et d’ailleurs, ce n’est pas lui-même qui a informé de son retour. Et s’il reste en exil, ses soutiens à double visage et à géométrie variable soutiendront a posteriori qu’il manque de courage et de détermination.

En l’état actuel des choses, le maintien en exil de Cellou Dalein Diallo, dont la popularité n’a jamais été éprouvée, sauve notre pays d’un chaos aux multiples conséquences.

Car, vouloir mettre la main sur Cellou Dalein Diallo à propos d’un dossier aussi vide qu’Air Guinée, serait de nature à raviver les tensions et à exacerber les violences dans le pays voire même à raccourcir la transition.

Cellou est trop lourd pour rentrer incognito sans déclencher un véritable tsunami de nature à faire ravaler au CNRD son arrogance démesurée.

Sélectionné pour vous :  Kankan: Le préfet promet de donner 50 coups de fouet à tous ceux qui enfreindront le couvre-feu

Le troisième piège, Cellou sur le territoire national, devient faible face au CNRD. Il sera comme un serpent sans venin, comme un lion édenté. Des scénarios possibles, soit on le met sous résidence surveillée, ou au pire des cas, on le garde à la maison centrale pour un dossier bidon.

Selon toute vraisemblance, la justice aux ordres mobilisera toute sortes d’arguties juridiques avec une requalification des faits contre lui, outre ceux pour lesquels il est détenu pour lui coller une infraction, et présenter ainsi d’autres charges que celles pour lesquelles il est censé être poursuivi.

Un remake à la guinéenne de la rocambolesque affaire Ousmane sonko. Suivez, mon regard…!

Revenir maintenant ou attendre le meilleur moment de le faire est l’affaire d’abord de Cellou auquel cette décision appartient en dernier ressort.

C’est à sa seule et entière discrétion, lui qui est mieux placé que quiconque, pour déterminer ce qu’il y a de mieux pour l’UFDG et lui-même.

Aucune pression ou aucune garantie d’aucune sorte de l’intérieur ou de l’extérieur ne devrait le détourner de son intime conviction.
Comme le disent nos amis anglophones, timing is everything !

Tous les esprits lucides sont unanimement d’accord pour dire que Cellou est simplement victime d’une cabale judiciaire et d’un acharnement politique sans précédent.

Je dis et je persiste: l’avenir de Cellou est démocratique dans un pays normal avec des règles de jeu claires et des pratiques saines.

Les multiples entraves contre lui et les tentatives désespérées de stopper son élan victorieux relèvent de la tyrannie et ne peuvent s’expliquer que par la bêtise humaine qui continue de coûter cher à tout le pays.

C’est ça le vrai débat.
Tout autre sujet n’est que pur divertissement !

Source: lerevelateur224.com
Par Marouane.

LAISSER UN COMMENTAIRE AVEC Facebook