Il n’y aura pas de précédent fâcheux en la matière au Sénégal. Macky Sall a refusé que son cas serve de précédent dans un pays à forte tradition démocratique. Macky a refusé que son cas participe à la banalisation de la dévotion du pouvoir à vie dans un pays où cela est un tabou.

Ce lundi soir, dans une déclaration qui fera date, le Président sénégalais a annoncé, sans ambiguïté, aucune, qu’il ne briguera pas un troisième mandat. Il met ainsi fin aux polémiques et spéculations de toute nature.

Il est vrai que toute alternative à cette décision ne garantissait pas un succès à son auteur, et une obsession de maintien au pouvoir de sa part, aurait fait basculer le pays dans une spirale incertaine. Il est alors évident que la décision de Macky Sall est dictée par la réalité d’un éventuel échec à réussir son projet. Cependant, de toute évidence, cela a l’intention des promoteurs scrupuleux du troisième machin, le patron de l’exécutif sénégalais a pris le chemin de la responsabilité. C’est bien de ça qu’il s’agit. Et c’est bien ce qui a manqué aux Guinéens et Ivoiriens, et à bien d’autres qui ont sacrifié des vies humaines opposées à leur projet sur l’autel de leur obsession pour un pouvoir à vie. Car, dans des contextes identiques, avec des situations tout aussi éruptives qui font planer une menace certaine sur la stabilité et la cohésion sociale dans leurs pays respectifs, les Présidents de ces pays avaient préféré poursuivre leur dessein satanique. Ces insatiables et boulimiques ne manquent pas d’arguments, plutôt d’arguties juridiques, pour justifier l’assassinat de la démocratie en décidant de passer , définitivement, un tiret sur l’alternance qui en est son principe essentiel. Cela , en procédant, à cet effet , à une modification de la constitution. Macky a fait l’économie de cette détestable démarche pour ainsi éviter une instabilité institutionnelle et sociale à un un pays dont la tradition est antinomique.

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En un mot, comme en mille, à l’analyser sur toutes ces montures, Macky Sall rentre dans l’histoire dans un continent où les Chefs d’Etat n’ont pas le sens de la responsabilité face à une menace existentielle de leurs pays. Le choix est vite fait chez eux. C’est le pouvoir advienne que pourra, et quoi qu’il en coûte.
Pourvu que la décision du Président sénégalais fasse l’effet d’une contagion.

Mognouma Cissé

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