La transition énergétique est le passage de l’énergie fossile à l’énergie propre. Actuellement, cette question est devenue une préoccupation majeure de la planète. Dotée d’énormes richesses en sous-sol avec des matières premières très convoitées, la Guinée peut bien profiter de cette transition de l’énergie.
Conscient de cela, c’est pourquoi la coalition guinéenne, Publiez ce que vous payez (PCQP) ne ménage aucun effort pour outiller les acteurs de la société civile. C’est dans cette perspective que PCQP a tenu ce mardi 8 août 2023, une session à Conakry intitulée : Atelier d’évaluation et d’apprentissage du projet d’appui à la campagne de la société civile pour une transition énergétique inclusive durable.
Cette séance dirigée par le Coordinateur Régional de l’Afrique de l’Ouest de PCQP, Demba Seydi, accompagné par le président de la coalition guinéenne, Dr. Alpha Abdoulaye Diallo, a connu la présence massive des acteurs de la société civile, composés de femmes, d’hommes et des personnes handicapées.
Selon Dr. Alpha Abdoulaye Diallo, c’est un atelier d’apprentissage et de capitalisation de toutes les actions de la coalition Publiez ce que vous payez. Il estime qu’il est important d’associer la société civile qui a pour rôle d’alerter l’Etat et de sensibiliser la population.
« Le monde est en train de basculer sur ce cap aujourd’hui. Il ne faudrait pas que la Guinée qui dispose d’un potentiel énorme en termes de minerais pour la transition énergétique comme le graphite, soit en reste.
Il faudrait qu’on crée des espaces de dialogue mais aussi de concertation entre la société civile et les acteurs étatiques ainsi que les législateurs pourqu’on ait des stratégies et une véritable politique. Mais surtout qu’on ait aussi des objectifs pourque la Guinée puisse tirer profit de cette transition énergétique. Nous avons toujours connu l’exploitation brute et l’exportation brute. Il est important que la réflexion tourne vers la transformation sur place en produit fini ou en produit semi-fini. Cela pourrait aider notre pays à tirer le maximum de profit sur toutes les chaînes de valeur. » a indiqué M. Diallo.
Pour sa part, le Coordinateur Régional de PCQP, est revenu sur l’utilité de cet atelier tout en mettant un accent particulier sur les atouts de la Guinée dans la transition énergétique.
« Nous sommes venus participer avec la coalition Publiez ce que vous payez de la Guinée à un atelier de capitalisation, d’apprentissage et surtout de partage d’expérience. Cela est lié à la mise en œuvre d’un projet qui visait à faciliter la compréhension de la notion de la transition énergétique en relation avec les ressources naturelles. La Guinée est un pays riche en ressources naturelles. Il y a des réserves importantes de ce qu’on appelle les minerais de transition. C’est à dire des ressources minières qui sont indispensables pour l’accès à l’énergie propre que ça soit solaire, éolienne ou hydraulique. »
Poursuivant son speech, Demba Seyni ajoute ceci : « Dans ce contexte de l’engagement des pays du monde pour une réduction de contribution du gaz à effet de serre, la Guinée doit se positionner dans un contexte où ces minerais de transition vont être prisés par les compagnies. L’idée, c’est d’éviter ce qui s’est passé avec l’exploitation des autres mines où les populations ne bénéficient pas souvent des retombées. Ensuite, l’idée était aussi de voir comment cette exploitation massive des ressources devra impacter sur les femmes et les personnes vivant avec handicap. »
Quant à Madame Hadja Aicha Barry, membre du Conseil d’Administration du PCQP, elle a insisté sur la nécessite de multiplier les séries de formations à l’intention des femmes qui sont les premières victimes de l’exploitation minière.
A l’issue de cet atelier, les participants doivent être capables notamment d’analyser les éléments contextuels qui ont impacté la mise en œuvre du projet, voir aussi jusqu’à quel niveau la mise en œuvre du projet a contribué à la compréhension de la notion de la transition énergétique. Analyser les mesures que les décideurs publics peuvent prendre pour les femmes et les personnes handicapées… Ils doivent aussi être capables de produire des notes techniques et des documents qui peuvent aider l’Etat à avoir une bonne politique en faveur de la population.
Ibrahima Bah