L’actualité guinéenne reste dominée par les récentes inondations survenues dans la région de Kindia notamment à Coyah qui est une préfecture située à 50 Km de la capitale guinéenne. Ces inondations ont emporté deux personnes et engendré des milliers de sinistrés qui sont devenus des sans-abris.
Le dimanche 6 août, les habitants de Coyah plus précisément à Manéah, se sont réveillés avec les pieds dans l’eau. La forte pluie torrentielle qui s’est abattue dans la nuit du samedi jusqu’au matin a provoqué des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. Plusieurs habitations ont été envahies par les eaux de pluies emportant tout sur leur passage.
Selon le bilan provisoire de l’Agence Nationale de Gestion des Urgences et Catastrophes Humanitaires (ANGUCH), deux personnes sont décédées et qu’il y a eu 3496 personnes impactées dans 327 ménages. Si certains ont été relogés à la maison des jeunes de Coyah, beaucoup d’entre eux sont sans-abris. Ces sinistrés ont tout perdu.
D’après Alhassane Barry, Responsable de la gestion des sinistres, catastrophes et urgences environnementales, Coyah est une zone réputée de fortes précipitations. En 2020, la commune urbaine avait subi pratiquement les mêmes inondations qui ont sinistré plusieurs familles. En dépit de cela, rien n’a été fait pour éviter une telle catastrophe naturelle. Pendant ce temps, la ville continue d’engorger la population.
Ce récent incident malheureux soulève à nouveau la question sur l’urbanisation des centres villes du pays. A Coyah, tout comme les préfectures environnantes de la capitale Conakry, l’on constate une occupation anarchique des aires ; cela au vu et au su de tout le monde. Mais surtout ces installations sont faites en complicité avec les autorités locales. C’est elles qui délivrent les documents d’autorisations aux particuliers pour construire sur des espaces non conformes. Pour beaucoup, les premiers responsables à blâmer sont des gens qui s’installent dans les localités où ils sont exposés à tous les dangers avec les risques de catastrophes naturelles. C’est le cas du fleuve Sarinka dans Coyah où les inondations ont eu lieu.
Selon le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Mory Condé : « Ces inondations sont les conséquences de l’agression de la nature par l’Homme. Il y a eu des constructions anarchiques sur le lit du fleuve, c’est ce qui a bloqué les eaux de ruissellement. »
Face à cette situation, les autorités de la transition promettent de prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter ce genre d’incidents malheureux. Dans les prochains jours, le gouvernement compte faire déguerpir toutes les personnes qui occupent anarchiquement des espaces.
Par ailleurs, ces inondations mettent à nu l’incapacité des services de protection civile qui manquent suffisamment de moyens tels que l’absence de ressources humaines qualifiées, celle des agents sans formations requises ainsi que l’insuffisance d’équipements adéquats…
Sans l’intervention des jeunes volontaires braves de Coyah, le bilan des victimes se serait davantage alourdi. Au-delà des discours circonstanciels, l’Etat et les citoyens doivent prendre leurs responsabilités pour éviter une telle catastrophe naturelle en Guinée.
Ibrahima Bah