Récemment, le directeur général de la police nationale, a fait un communiqué officiel pour interdire la circulation des mototaxis dans la commune de Kaloum. Dans la rubrique à vous la parole, la rédaction du Courrier de Conakry a recueillis l’avis des citoyens sur cette nouvelle décision des autorités de la transition. A cet effet, nous avons interrogé des personnes qui empruntent souvent des mototaxis en ville pour se déplacer facilement.

Aboubacar Sylla

Le secteur de mototaxis est devenu aujourd’hui un secteur très sensible, il faut le reconnaître. Il y a des cadres qui sont dans les bureaux qui sont fâchés contre cette décision de la police nationale. Mais aujourd’hui sort dans la rue, les gens sont entrain de marcher, ils sont en retard au service.

L’Etat doit prendre ses dispositions et s’investir dans la réglementation de ce secteur qui est devenu un secteur pourvoyeur d’emplois et de fonds. Imagine si tous ces jeunes conducteurs sont remis au chômage, quand on dit qu’il y a marche c’est tous ces jeunes-là qui vont se verser dans la rue pour manifester leur ras-le-bol. Mais si ça trouve qu’ils sont occupés à une activité génératrice de revenus, ils ne vont jamais sortir.

Si l’Etat constate des problèmes dans la circulation des mototaxis à Kaloum, qu’est-ce empêche l’Etat de réglementer le secteur ? Il y a des intellectuels pour ça.

Il faut faire les États généraux des taximotos et mettre quelques choses en place dans l’intérêt supérieur de la nation. Mais il ne faut se lever un beau jour pour annoncer l’interdiction sans voir l’impact de la décision.

Il y a des motards qui travaillent avec les policiers moyennant quelque chose. Mais quand tu es sous une couverture, tu fais ce que tu veux. Parce que tu n’es pas verbalisé. Dès qu’on t’arrête tu appelles tel commissaire ou tel commandant et puis on te lâche facilement. Il faut que tout ça cesse. Le directeur général de la police doit être lui-même être sur le terrain pour voir le fait réel.

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Mariam Kanté

L’interdiction des mototaxis dans la commune de Kaloum est une très mauvaise décision de la part du directeur général de la police nationale. Parce que nous souffrons beaucoup pour trouver un moyen de déplacement. Ça fait 2h de temps que nous sommes arrêtés à la plaque pour chercher de véhicule mais en vain. On ne trouve ni véhicule ni moto. Les rares motards qui sont sur la circulation disent qu’ils ne sortent pas de la ville. Il ne fallait pas interdire subitement la circulation des mototaxis en ville. Cette décision fait souffrir beaucoup les gens à Kaloum. La sortie et la rentrée de la ville est devenue très compliquée surtout pour nous qui viennent travailler ici. Le gouvernement doit vraiment revenir sur cette décision. C’est seulement les mototaxis qui peuvent t’envoyer là où tu veux. Je pense que même si les motards sont indisciplinés dans la circulation, il fallait prendre des mesures idoines sans interdire directement. Sinon c’est tout le monde qui soufre.

Denis Fabrice

D’une part on peut dire que cette décision est salutaire. Mais d’autre part, quand on essaye d’aller en profondeur, on trouve que c’est quelque chose qui est difficile pour les usagers. Puisque nous sommes en manque de moyens de déplacement, surtout que les bus ne sont pas empruntés par tout le monde et aussi les taxis se font rares. Donc, c’est avec les mototaxis qu’on arrive à circuler dans la ville mais aujourd’hui si on apprend que ces mototaxis sont interdites de circuler à Kaloum ça va être compliqué pour nous. Puisqu’il n’y a pas d’alternative. Après l’interdiction qu’est-ce qui suit pour permettre aux gens de se déplacer aisément. Vous-même, voyez que les gens sont arrêtés à la plaque pour chercher véhicules et quitter la ville.

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A l’instar des pays comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, l‘Etat guinéen devrait s’investir dans le transport urbain. En Guinée, les bus ne sont pas assez, quand un passe, ça va mettre une heure de temps avant de voir le second et là c’est très compliqué pour nous les citoyens. La population souffre, c’est mieux que le gouvernement règlemente ce secteur de mototaxis.

Touré Sékou

C’est une décision qui n’arrive pas au bon moment. Parce que tout le monde connaît le problème de moyens de déplacement à Conakry. Il fallait passer d’abord par la réglementation du secteur que d’interdire carrément, purement et simplement la circulation des mototaxis à Kaloum. Comme je le dis, il faut réglementer et sanctionner les conducteurs qui violent le code de la route. Sinon interdire la circulation des mototaxis, je pense que c’est une décision qui est prise juste pour faire souffrir la population guinéenne.

Jean Lamah

En tant que citoyen, j’ai fait beaucoup d’observations par rapport à la circulation des taxismotos à Kaloum. Je pense que d’une part, cette décision est une bonne chose mais, il faut que l’Etat essaye de réglementer le secteur. Parce que les mototaxis facilitent beaucoup le déplacement des citoyens pour leur permettre de mener rapidement leurs activités.

De l’autre côté, les conducteurs ont des mauvais comportements et ils ne respectent pas les feux de signalisation au carrefour. Je pense que l’Etat doit revoir tous les aspects, même s’il faut limiter le nombre de mototaxis qui doivent circuler en ville en leur donnant chacun un badge pour pouvoir les distinguer des autres.

Propos recuillis par Ibrahima

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