Le président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), Aliou Bah, a comparu ce mardi 31 décembre 2024 devant le tribunal de première instance de Kaloum. Poursuivi pour « offense et diffamation au Chef de l’État », le leader politique a plaidé non coupable à la barre, rejetant fermement les accusations portées contre lui.
Dans une salle d’audience sous haute sécurité, le prévenu a déclaré.
« Je n’ai jamais offensé ni diffamé qui que ce soit. Mes propos visaient à dénoncer des faits préoccupants comme l’insécurité et les kidnappings récurrents dans notre pays. J’ai simplement rappelé aux autorités leur devoir de protéger les citoyens. En rien ces propos ne sont subversifs ni offensants.»
Interrogé par le juge sur ses déclarations qualifiant le régime de « dictatorial » et ses dirigeants d’ »incompétents », Aliou Bah a précisé que ses critiques étaient adressées au système en place et non à une personne spécifique.
« J’ai parlé de dirigeants en général, non d’un individu en particulier. Ces propos reflètent mon analyse de la situation politique actuelle, notamment les engagements non tenus de la transition.»
Il a également affirmé que ses discours s’inscrivent dans une démarche citoyenne visant à responsabiliser l’État face à des crises comme les disparitions forcées et les enrichissements illicites.
Le procureur n’a pas manqué de le pousser dans ses retranchements, accusant Aliou Bah de manquer de courage pour assumer ses propos. Ce dernier a répliqué avec assurance.
« Mon courage ne souffre d’aucun doute. Je maintiens que mes propos ne ciblent pas directement le chef de l’État. »
Ce procès intervient après l’arrestation d’Aliou Bah à la frontière guinéo-sierra-léonaise le 28 décembre 2024. Conduit à la Direction Centrale des Investigations Judiciaires au Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale, suite à cette arrestation, de nombreuses organisations nationales et internationales ont dénoncé une atteinte à la liberté d’expression.
Alors que le procès se poursuit, Aliou Bah reste déterminé.
« Je suis prêt à assumer mes responsabilités et à continuer de défendre mes convictions pour une Guinée juste et démocratique.»
Foulamory Bah