A la sortie de l’atelier de capitalisation du PAGL organisé par l’Agence Nationale de Financement des Collectivités Locales (ANAFIC) à Conakry du 29 au 30 janvier sous le thème ‘’Partager les bonnes pratiques de gouvernance’’, un des participants a accordé une interview à notre reporter. Il s’agit de Ansoumane Camara, président de la délégation spéciale de la commune rurale de Damaro dans la préfecture de Kérouané, située région administrative de Kankan.
Dans cet entretien, notre interlocuteur qui a participé au panel sur la mobilisation des ressources a mis un accent particulier sur l’importance de la population dans la gouvernance locale. Sur ce, il a évoqué la participation citoyenne dans le processus de budgétisation.
Qu’est-ce que cet atelier vous a apporté ?
Durant les deux jours, cet atelier nous a apporté beaucoup notamment de l’expérience des autres. J’ai même pris part à un des panels. Ainsi nous avons parlé de la mobilisation des ressources. Vous n’êtes pas sans savoir que les communes rurales existent depuis fort longtemps mais les communes rurales ne savaient pas que les compétences qui sont transférées, c’est une réalité. Donc avec l’appui de ce projet de la gouvernance locale, les choses se sont bien passées lors de ces 5 dernières années. La mobilisation des ressources locales nous a permis de comprendre et de réaliser beaucoup de choses. Ça veut dire que la population est mise au centre de la mobilisation des ressources. La population ne savait pas qu’est-ce qui était fait de l’argent. Maintenant, la population du début jusqu’à la fin est mise à l’œuvre, participe à chaque rencontre dans les débats et même dans le processus de mobilisation des ressources.
En quoi la participation des citoyens est incontournable dans la mobilisation des ressources financières ?
Dans la mobilisation des ressources, il y a d’abord la question de la redevabilité. Aucune structure, aucune délégation spéciale, aucun maire ne peut procéder à une mobilisation saine, sans que cette structure ou cette délégation spéciale ne soit redevable devant sa communauté. Il faut que toutes les communautés, s’en rendent compte de la gestion et se rendent compte de ce qui a été mobilisé. Il faut expliquer à la population ce qu’on doit faire de son argent. Il faut que la population participe même à la budgétisation de la prévision de tout ce que vous voulez faire dans votre commune. Tant que la population n’est pas informée de cela, vous savez que c’est eux qui paye l’argent, mais s’ils ne savent pas qu’est-ce qui est fait de leur argent ce n’est pas bon.
Qu’est-ce que vous comptez faire pour améliorer la mobilisation des ressources au niveau de votre collectivité locale ?
Au retour, nous allons convoquer une réunion de restitution des acquis de cette capitalisation. A travers cet atelier, on a reçu des expériences des autres. Donc, nous allons dupliquer cela. Nous allons procéder à la budgétisation participative avec la population.
Propos recueillis par Ibrahima Soya