Mariame Kourouma, aide ménagère depuis plus de 10 ans, témoigne des difficultés rencontrées dans son métier. Arrivée de son village après le décès de ses parents, elle a commencé à travailler comme aide ménagère à l’âge de 18 ans. Son parcours est marqué par des expériences contrastées, entre employeurs bienveillants et d’autres abusifs.
« Dans ce métier, j’ai rencontré plusieurs patrons, certains m’ont bien traité et d’autres non », confie-t-elle.
Les mauvais traitements qu’elle a subis incluent la surcharge de travail, les violences verbales et les salaires impayés ou insuffisants. Sa situation s’est améliorée grâce à l’accompagnement de l’Association de Défense des Droits des Aides Ménagères (ADDAD-Guinée), qui l’a aidée à trouver un emploi avec un salaire décent.
Mariame souligne l’importance du soutien de son mari pour concilier sa vie professionnelle et familiale. « A ce niveau, je remercie Dieu de m’avoir donné un mari compréhensible. Chaque fois que je dois changer de lieu de travail, j’en discute avec lui et il ne pose jamais de problème », explique-t-elle.
Comme Mariame, de nombreuses femmes et jeunes filles travaillent comme aides ménagères à N’zérékoré, souvent confrontées à des conditions difficiles. L’ADDAD-Guinée joue un rôle crucial dans la défense de leurs droits.
« Les cas qui nous parviennent souvent sont des cas de surcharge dans le travail, le retard dans le payement ou le non-paiement des salaires », déclare Martine Haba, présidente de l’ADDAD-Guinée.
Bien que l’association n’ait pas encore été saisie de cas de violence basée sur le genre, Martine Haba est convaincue qu’ils existent. « Nous n’en avons jamais été saisies. Maison nous croyons que certaines aides ménagères subissent des cas de VBG notamment du harcèlement sexuels, mais elles ont peur de dénoncer », dit-elle.
L’ADDAD-Guinée a pour mission de promouvoir, protéger et défendre les droits des aides ménagères. Pour ce faire, elle mène des actions de sensibilisation, de plaidoyer et de médiation.
« Nous sensibilisons les aides ménagères sur leurs droits, les patrons pour le respect des droits des dignités de leurs employées. En cas de conflits, nous faisons la médiation entre les aides ménagères et leurs patrons. Si cela n’aboutie pas, on peut soit faire rompre leur collaboration pour trouver un autre lieu de travail pour l’aide ménagère en question ou l’aider à formuler une plainte s’il le faut », explique Martine Haba.
L’association compte aujourd’hui plusieurs centaines de membres, dont des jeunes filles migrantes venues des villages. Martine Haba dénonce l’existence de réseaux qui exploitent ces jeunes filles, les plaçant comme aides ménagères sans se soucier de leurs conditions de travail.
La présidente de l’ADDAD-Guinée lance un appel aux autorités et aux partenaires pour les aider à construire un centre d’accueil pour ces jeunes filles migrantes. Elle plaide également pour le respect de la convention 189 de l’OIT sur les droits des travailleuses et travailleurs domestiques.
Mamady 2 Camara, depuis N’zérékoré
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