Route barrée, marmite au feu au beau milieu de la route, des femmes couchées, d’autres assises, des jeunes aux aguets, d’autres munis de pancartes sur lesquelles on peut lire ‘’Plus jamais ça à Dar-es-Salam’’. Etc… C’est l’atmosphère de la route de concasseur pour le carrefour Gbessia Kondeboundji, tout près de la gendarmerie. Ils y sont, il y a deux jours et y ont passé le weekend.

C’est là qu’ils dorment, se lavent se couchent et même font la  cuisine. Tout ça pour un seul objectif les laisser là où ils sont ou leur donner des habitations.

Les habitants de la décharge de Dar Es Salam tentent le tout pour le tout. Sommés par un communiqué du gouvernement de quitter les lieux au plus tard le 10 mai, les habitants de la décharge posent leurs conditions. Un dédommagement ! Ce qui semble avoir été fait il y a quelques années par des fonds de la Banque Mondiale.

Nous y avions fait un tour ce vendredi matin, où nous avons eu quelques réactions.

M’mah Bangoura une des manifestantes, justifie sa colère : « Nous sommes là pour la même cause qu’hier. Ce n’est rien d’autre que ce que vous savez déjà. Notre délogement. Le président et son ministre Ibrahima Kourouma nous demande de quitter nos lieux de logement sans nous dire où nous montrer où nous allons partir. Nous, nous avions pensé que le président allait dire de nous débarrasser des ordures. Parce que c’est vilain de voir une décharge en plein milieu de la capitale. Mais hélas il a choisi les ordures au détriment de sa population ».

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Revenant sur les raison de cette décision du gouvernement, Mme Bangoura raconte : « Nous avons eu un accident l’année dernière. Mais j’avoue que l’accident ne s’est pas produit de lui-même, c’est le conducteur qui a poussé les ordures jusqu’à le déverser sur nos habitations. Et depuis il n’y a pas eu de mesure, ni de dédommagement. C’est le mois dernier, cela aussi par voie de presse que nous avons appris que nous devons quitter les lieux au plus tard le 10 mai. On nous a pas dit que nous allons quitter ici pour un autre endroit, il n’y a pas eu de mesure d’accompagnement, alors pourquoi nous allons quitter ici ? Nous, nous demandons», s’interroge-t-elle.

Ce mouvement d’humeur fait suite à la visite de gendarme le 10 mai dernier  à a décharge pour mettre à exécution la décision du ministère de l’habitat.

«  On s’est vu envahi par des militaires soit disant qu’ils sont venus pour sécuriser les lieux afin de démolir les maisons. Ils sont venus et nous ont trouvés sur place en train de faire la cuisine en plein milieu de la route. Ils ont vu qu’il n’y a pas d’accès, ils sont restés un bon moment après ils sont partis. Il n’y a pas eu d’affrontement rien. Nous sommes là pour demander au président de nous aider à avoir un environnement sain, et une maison », a-t-elle expliqué.

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Pour ceux qui parlent de dédommagement d’une partie des habitants, Mme Bangoura rassure : « Personne n’a été indemnisé depuis la catastrophe qui s’est produit ici. Il y a eu des gens qui ont été dédommagé par la banque mondiale mais cela fait plus de 10 ans maintenant ».

Il faut signaler que ce mouvement fait suite à un arrêté du ministre de l’aménagement de la ville, Dr Ibrahima Kourouma, qui demande aux habitants de la décharge de Dar-Es-Salam de quitter les lieux au plus tard le 10 mai 2018.

Pour rappel, le 23 août 2017, un éboulement d’ordure dans cette même décharge a fait 9 morts dont 7 mineurs, 7 blessés dont 3 femmes, 4 bâtiments et leur contenu détruits affectant directement 5 familles de 52 sinistrés.

Plusieurs voix se sont levées pour  dénoncer  le laxisme du gouvernement dans la gestion des décharges.

Nantènin Traoré  

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