La présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, a été désignée à la tête de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour un an.

La 49e conférence de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui s’est tenue ce week-end à Dakar, s’est conclue par la désignation d’Ellen Johnson Sirleaf pour succéder au président sénégalais Macky Sall à la tête de l’organisation. La présidente du Liberia tiendra cette fonction pendant un an, à l’issue de laquelle elle devrait également céder sa place au niveau national. Elle a en effet été réélue en 2011 à la fonction suprême, année qui l’avait également vue couronner Prix Nobel de la paix pour son combat pour la paix et les droits des femmes.

Celle qui est surnommée «Old Ma» (Grand-maman) a notamment mis sur pied la Commission «Vérité et réconciliation» dans l’espoir de réunifier un pays ravagé par 14 ans de guerre (250 000 morts). Elle est toutefois controversée, pour avoir notamment, de son propre aveu, soutenu un mouvement de rébellion mené par Charles Taylor –qui a pris la tête d’un groupe de rebelles en 1989 avant d’être élu en 1997. L’ex-président libérien devint le premier ex-chef d’Etat africain condamné par la justice internationale pour des crimes commis dans l’exercice de ses fonctions. Il a été reconnu coupable de crimes de guerre et des crimes contre l’humanité pendant la guerre civile en Sierra Leone, et condamné en mai 2012 à 50 ans de prison par le tribunal de La Haye.

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Objectif sécurité et économie

Ellen Johnson Sirleaf est également pointée du doigt pour la corruption qui règnerait au sein de son gouvernement. Autant d’arguments qui avaient d’ailleurs convaincu Leymah Gbowee, sa co-lauréate au Prix Nobel de la Paix, de démissionner de la commission «Vérité et réconciliation».

L’ex-ministre des Finances, issue de la bourgeoisie métisse et éduquée de Monrovia -elle est diplômée d’Harvard-, était devenue la première femme présidente d’un pays africain –depuis, seules Joyce Banda et Catherine Samba-Panza l’ont brièvement été; la première au Malawi de 2012 à 2014, et la seconde de 2014 à mars dernier. Elle est maintenant la première femme à diriger la Cédéao.

La dirigeante de 77 ans s’est engagée à travailler sur la sécurité en Afrique, ravagée par la secte Boko Haram – qui se fait maintenant appeler groupe Etat Islamique en Afrique de l’Ouest – et Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). La Cédéao envisage notamment la création d’une force régionale antiterroriste. Ellen Johnson Sirleaf mettra également le cap sur l’économie. Elle aura notamment pour mission… d’assainir les finances de la Cédéao.

Source: Paris Match

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