Lancées les 23 et 24 juillet 2018 dans la commune urbaine de Labé sous la présidence d’honneur du chef de l’État, les journées nationales de l’élevage continuent à alimenter les débats en république de Guinée. Nombreux sont les citoyens  restent sceptique quant à la réalisation de toutes les promesses. La rédaction régionale de votre quotidien électronique lecourrierdeconakry.com a pris langue avec docteur Mamadou Malal Balde, le directeur régional de l’élevage et des productions animales de Labé. Lisez !

Lecourrierdeconakry.com : Quel est votre regard sur  les journées nationales de l’élevage tenues ici à Labé ?

Dr Malal : Nous, nous dirons que ça s’est bien passé à partir du moment où nous n’avons eu à recevoir que des félicitations de la part de nos autorités depuis le département, des directions nationales, les directions régionales, des directeurs préfectoraux qui étaient venus assister à l’événement et de la part même de certains éleveurs qui ont pris nos contacts ils nous ont tous appelé. Et même au niveau de Labé, nous n’avons pas eu de reproches. Et pendant les événements on n’a enregistré aucun incident. Ça pour nous, c’est une fierté. Et si c’était le contraire, on ne l’a pas souhaité et heureusement ça n’a pas eu lieu.

Lecourrierdeconakry.com : si on se focalise maintenant sur l’opération d’insémination artificielle, qu’est-ce qu’on peut retenir ?

Dr Malal : L’opération insémination artificielle a été lancée officiellement. Il y a eu 26 jeunes qui ont été identifiés ici. Ils ont été envoyés au Maroc où ils ont suivi des formations pour réaliser ces opérations. Maintenant tous les équipements sont prêts, il ne reste plus qu’à passer à l’action. Le président de la République, a profité de son séjour pendant les journées de l’éleveur pour lancer officiellement l’opération.

Lecourrierdeconakry.com : les 26 jeunes-là ont été recrutés exclusivement pour la région de Labé ?

Dr Malal : Non ! Non, c’est toute l’étendue du territoire national. Mais présentement ce n’est pas toutes les préfectures qui sont intéressées. Je crois qu’il y a 14 préfectures qui sont intéressées par l’opération pour la première étape et Labé fait partir de ces 14 préfectures-là.

Lecourrierdeconakry.com : le foutah djallon est une région d’élevage par excellence en Guinée. Dites-nous combien de ces jeunes ont été déployés à Labé ?

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Dr Malal : dans la région de Labé, je crois il y a un à Lélouma, un à Tougué, un à Mali et je crois un à Labé. D’ailleurs la première au point de vue capacité lorsqu’il y a eu évaluation après leur formation au Maroc, c’est une femme ; elle est de Mali. Elle était là lors des journées et d’ailleurs tous les 26 étaient là lors du lancement officiel.

Lecourrierdeconakry.com : maintenant comment ça va se passer ; ces jeunes formés au Maroc vont poursuivre l’insémination artificielle qui a été lancé par le président de la République ou bien pour l’instant ça se limite là ?

Dr Malal : Non ! Non ; ça ne se limite pas au lancement. Ça c’est le début d’une opération. Des éleveurs ont été identifiés par les directions préfectorales. Des éleveurs qui sont capables d’entretenir les animaux parce que une fois l’insémination réalisée, il faut suivre les femelles inséminer jusqu’à la mise-bas. Après la mise-bas, il faut suivre les veaux, il faut suivre les mères. Donc, des éleveurs pilotes qui ont été identifiés et qui sont prêts à recevoir ces opérations. C’est quelque chose qui a été réalisé avec les directions préfectorales avec l’appui des chefs de postes qui sont directement avec les éleveurs sur le terrain.

Lecourrierdeconakry.com : A ce jour combien de bêtes ont été inséminé dans la région de Labé ?

Dr Malal : Non ! Ce jour-là ça n’a été qu’une formalité pour le lancement officiel ; Parce que pour le faire, il faut préparer les femelles c’est-à-dire il faut les identifier, les préparer avant de passer à l’opération proprement dite.

Lecourrierdeconakry.com : en parlant toujours de cette opération d’insémination, y aura-t-il des antennes dans toutes les préfectures où ça serait au niveau des chefs-lieux ?

Dr Malal : cela ne se fera pas au niveau de la région. C’est au niveau des préfectures, au niveau des éleveurs que les inséminateurs seront déployés. On ne prendra pas un animal à Tougué pour l’amener à Labé, on ne prendra pas un animal à Gadha Woundhou pour l’amener à Koubia centre. Les inséminateurs, une fois que les éleveurs sont identifiés et sont prêts à recevoir l’opération chez eux, les animaux seront ciblés par l’éleveur et préparé par l’inséminateur et après il passera à l’action.

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Lecourrierdeconakry.com : L’insémination est payante ?

Dr Malal : non pour l’instant je ne suis pas situé mais de toute façon c’est une initiative présidentielle.

Lecourrierdeconakry.com : Concrètement après ces deux jours de fête, quels sont en clair les acquis directes au bénéfice de l’élevage, des éleveurs et des paysans ?

Dr Malal :  je crois que les échanges entre le président de la République et les éleveurs sont des  acquis parce que c’est une première. Je me rappelle,  il y a eu une première rencontre entre le président Lansana Conté et les éleveurs mais à l’époque c’était seulement les groupements d’éleveurs. Cela s’est réalisé au CFEL (centre de formation des éleveurs de Labé). Donc, cette fois-ci, les éleveurs se sont concertés et il y a eu toutes les préfectures de la Guinée associé aux 5 communes de Conakry en raison de 5 invités par préfecture, tous étaient là. La première journée lorsque la réception populaire s’est déroulée au stade, les éleveurs eux étaient en train de travailler à l’amphithéâtre pour se connaitre entre eux d’abord. Ensuite, harmoniser leurs points de vue et identifier leur problème parce que les régions naturelles de la Guinée diffèrent. Après, ils ont centralisé toutes leurs préoccupations, ils ont choisi un porte-parole c’était une femme de Gaoual qui a lu le document qu’eux éleveurs ont préparé. Donc je crois que cela est un acquis.

Lecourrierdeconakry.com : après l’insémination, dans combien de temps peut-on s’attendre au résultat ?

Dr Malal : C’est le cycle gestatif des bovins. C’est neuf mois ; la gestation du bovin c’est 9 mois. Donc après 9 mois, on s’attend à un veau.

Lecourrierdeconakry.com : A quoi peut-on s’attendre à court terme par rapport à cette initiative car pour qui connaît,  il y a eu cette année un sérieux problème de viande à Labé.

Dr Malal : je crois qu’il faut changer les mentalités. Habituellement il y a des crises mais pas autant que cette année. Il faudrait que les éleveurs changent de mentalité ; il faudrait aussi que les gens se tournent vers l’élevage. Il y a peu d’éleveurs et beaucoup de consommateurs.

Des propos recueillis par Bah Djenabou Labé, pour lecourrierdeconakry.com

 

 

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