L’opposition républicaine a appelé samedi dernier ses militants et sympathisants  à observer des journées villes mortes ce lundi 15 octobre 2018 et demain mardi sur toute l’étendue du territoire national. Cette opposition conteste la manière dont les élus locaux sont en train d’être installés. Mais est-ce que cet appel a-t-il été suivi ? Notre reporter Oumar M’Böh est allé faire un constat au centre-ville de Kaloum.

Dans cette commune, centre d’affaires de la capitale Conakry et qui abrite également une grande partie des départements ministériels. Là, les activités n’ont pas été totalement affectées par cette journée ville morte de l’opposition. Fonctionnaire de son état, Mama Aisata Camara s’empresse comme la plupart de ses collègues à rejoindre son lieu de travail comme tous les jours elle déclare : « je ne suis pas concerné par cette journée ville morte, c’est pourquoi je suis en route pour rejoindre mon bureau », a-t-elle dit.

Ils étaient nombreux ce lundi à sortir tôt de leurs domiciles pour se rendre au centre-ville (Kaloum) à la recherche de leur quotidien. Parmi eux, Ibrahima Touré employé d’une entreprise de la place. Il raconte son parcours : « je me suis levé aujourd’hui à 5h du matin pour être à Kaloum, parce que dès que l’opposition appelle à une journée ville morte, il y’a des loubards qui profitent pour s’attaquer aux gens et casser les véhicules. Pourtant on ne peut pas rester à la maison car, c’est ce que l’on gagne aujourd’hui que l’on mange demain, il fallait venir tôt pour ne pas être agressé », a-t-il déploré.

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Contrairement aux autres lundis, les clients se font rares dans certains services, c’est le cas notamment chez Camara Alouseiny photographe. Il exprime ses sentiments : « nous sommes là depuis le matin mais on n’a pas encore gagné de clients, on ne sent même pas que c’est le premier jour ouvrable. Les clients ne sont pas encore manifestés et c’est ici qu’on gagne notre dépense ».

Sanoh Mohamed préoccupé par la situation que traverse le pays lance un appel aux uns et aux autres pour un dialogue franc et sincère en vue de trouver une solution idoine : « Tout à l’heure-là nous étions en route pour venir en ville on a été barré à Dabomdi, chose qui nous a pénalisé. Tout ça ce n’est pas bien, je pense que si nous voulons une démocratie responsable, il y’a d’autres instances de concertations et de négociations en vue de faire avancer le pays. Rien ne sert de militer dans l’opposition ou dans la mouvance si on n’est pas patriote parce que tout le combat qu’on mène c’est pour le bien-être des populations guinéennes », a-t-il lancé.

Contrairement à Kaloum, des barricades ont été érigées dans certaines communes notamment Ratoma et Matam où la circulation est restée paralysée durant toute la journée.

Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com

 

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