Leila Rose Loua est une Guinéenne installée à Douala, au Cameroun, depuis 2016. Dans le parking de sa maison, elle a créé son entreprise de prothèses ongulaires avec pour objectif de démocratiser la beauté des ongles. Tout est art chez cette comédienne, qui excellait avant dans l’art dramatique. 

 Leila est en Guinée depuis le 7 février pour présenter sa marque de produit. Dans sa besace, des idées et des projets, comme l’ouverture d’un centre de formation en onglerie.

Dans un entretien qu’elle nous a accordé, elle est revenue sur son parcours : « J’ai fait mes études à Diplômée de l’Institut Supérieur des Arts de Guinée (ISAG) à Dubréka. Je suis sortie avec une licence en art dramatique en 2009 ».

Le cours de sa vie change suite à son mariage avec homme appelé à se déplacer tout le temps pour des raisons professionnelles. Mais Leila surprend par sa capacité à faire cela un atout. Elle construit son projet professionnel au gré de ses voyages. Les ongles, ce n’est pas du hasard dit-elle.

« Je pense que ce n’est pas le fruit du hasard. Aujourd’hui je suis prothésiste ongulaire. C’est aussi de l’art. Au début, je cherchais une occupation ; une source de revenu mais adaptée à mes responsabilités de mère de famille… Après c’est devenu une histoire d’amour entre les ongles et moi. J’avais mon premier fils. J’ai fait des cours de langue. Après je suis allée faire un test à l’université pour savoir si j’étais apte à suivre des cours en anglais et j’étais admises au test. Mais j’ai marqué une pause et j’ai mieux réfléchi à ma situation, je me suis dis que je suis appelée à bouger beaucoup comme mari ; ma résidence dépend de lui pour des raisons professionnelles.  A chaque déplacement je serai obligée de démissionner pour recommencer à zéro. Et donc il était difficile pour moi de stabiliser un emploi salarié, c’est que l’histoire a commencé. J’ai commencé à gérer un salon de coiffure. » explique Leila.

Cette première expérience d’entrepreneur ne se passe pas bien et la parking girl change de fusil d’épaule. « Les coiffeuses ne venaient pas quand j’avais besoin d’elles.  je pouvais passer un mois sans recette et j’étais obligée de puiser l’argent à la maison pour les payer. J’ai décidé d’apprendre la coiffure. C’est chemin faisant que je me suis rendu compte que je suis plutôt faite pour faite pour les ongles.» raconte-t-elle avec détermination.

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 « Parking Girl », l’aventure osée

En 2016, elle fait face un nouveau défi. Son mari part travailler au Cameroun précisément à Douala. Leila débarque dans une grande maison avec parking. Et tout de suite, celle qui fonce, tête baissée, commence par offrir des formations dans son domaine. Mais il suffit de quelque temps pour qu’elle se rappelle que son parking chôme et qu’il faut le rendre utile.

« Au fil des formation dans les instituts de beauté, je me suis rendu compte les prix étaient exorbitant. Les femmes qui ont des revenus moyens ont aussi besoin d’être belle ! Et j’avais mes produits, j’ai décidé de transformer mon parking en bureau et j’ai commencé à travailler. J’ai démystifié certaines choses. L’acrylique ou la résine était réservé à un certain rang social parce que c’est cher. J’ai commencé par cassé les prix. Chez moi la pose se faisait à 3000 CFA au lieu de 25.000 ou 30.000. Tout le monde m’appelait Leila nail pro ou la parking girl. Et j’ai baptisé mon salon ‘’Le parking, Leila Nail Pro’’. J’ai lancé ma page Facebook sur conseil d’un ami, après trois ans de travail j’ai lancé aussi ma marque de vernis Leilla nail pro »

 ‘’Leila Nail Pro’’, une histoire d’amour avec les ongles

D’où est venu ce nom ? Leila avoue que ce n’est pas sa propre fabrique. « Leila Nail Pro a été créé par les Camerounaises sans le savoir. Tout le monde m’appelait Leila Nail Pro. Lorsque j’ai décidé de lancer ma marque de vernis gel, j’ai choisi ce nom déjà connu. »

Le succès de cette marque de produit selon Leila repose sur une relation de confiance avec les clientes. « J’ai décidé de lancer ma marque le 1er novembre 2018 de produit parce que les gens me font confiance dans ce que je fais.  Et pour une première promotion du produit en dehors du virtuel, j’ai décidé de venir chez moi en Guinée pour faire profiter les guinéens.  C’est une gamme de de vernis gel qui dure quatre semaines, avec une brillance extrême et sèche en 60 seconde. Et avec Leila Nail Pro vous avez tout le matériel utilisé en onglerie moderne. J’ai toujours aimé les ongles et cela m’a rattrapé. J’aimerai aussi que la Guinée évolue dans le domaine de la beauté des ongles. La beauté commence par-là. »

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La patronne de ‘’Leila Nail Pro, a mis son séjour à profit pour offrir des formations gratuites dans des instituts de beauté, et tout ce qui aimeraient apprendre et offre des séances de manicure à domicile. Elle a aussi des projets. « J’envisage de créer un institut de beauté pour former des filles défavorisées »

Le social au profit des orphelins

Dans son entreprise, la prothésiste ongulaire a intégré un côté social au profit des orphelins. « Une manicure, un sourire ! c’est le concept que j’ai presque imposé à mes clientes. Donc de 3000 CFA, je suis passé à 3200. Cet argent collecté profitait aux orphelinats. Quand je vois les orphelins, je pense un peu à mon passé. Un homme qui a faim n’est pas une personne libre. J’ai amené mes clientes au social, au début c’était difficile mais après la mayonnaise a pris. »

Le message de la femme battante

« J’aimerai dire aux femmes de travailler. L’indépendance financière de la femme n’est pas à négocier. Je souhaite que toutes les femmes sortent et cherchent quelque chose à faire ; Et même si tu vends de l’eau glacé, il faut le faire avec amour. Et j’invite les femmes à la solidarité entre elle. Un tu iras vite, mais ensemble tu iras plus loin ».

Monique Curtis

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