Le président directeur général (PDG) de la société Hamana SA, Mohamed Kourouma, était face à la presse ce mardi 19 juillet 2022, pour apporter des précisions dans l’affaire des cent milliards de francs guinéens (100 000 000 000 GNF) qui l’oppose à Ecobank-Guinée.

L’opérateur économique soutient qu’il a bel et bien effectué un versement à Ecobank-Guinée. Pour lui, les arguments avancés par la banque qui estime que s’il arrive à retirer son argent de la banque, elle risque de tomber en faillite, ne reflètent guère la réalité.

« Ceux qui sont avec eux aujourd’hui, ils disent partout en Guinée ‘’Hamana a bloqué la banque, Hamana a fermé la banque’’, or, c’est mon argent espèce qui est à la banque. C’est mon argent espèce qui est à Ecobank. L’argent que j’ai versé à Ecobank, c’est ça que j’ai versé. Je ne suis pas actionnaire à Ecobank, ce n’est pas Hamana qui a fait tomber Ecobank, c’est mon argent qui est là-bas.

Quand je suis allé demander mon argent, ils disent que ‘’si vous retirez votre argent, la banque va tomber en faillite’’. Mais moi je sais que ce n’est pas vrai. C’est du mensonge. C’est ce qu’ils sont en train de me traîner depuis longtemps », a affirmé M. Kourouma.

Pour éclairer l’opinion nationale et internationale sur cette affaire, l’opérateur économique invite les hommes des médias à mener des investigations non seulement à son niveau mais également au niveau de l’Ecobank.

« En 2013, quand l’État a dit que le dossier de justice de Hamana est un faux dossier, le bateau n’a pas embarqué… ça c’est des faux dossiers. C’est vous les journalistes qui avez sorti la vérité, c’est vous qui avez combattu pour sortir la vérité. Donc, les dossiers sont là. Je veux que vous fassiez tout possible, allez-y à Ecobank, chercher la vérité et dites la à la population.»

À titre exemple, détenant en main une copie d’une transaction bancaire, Mohamed Kourouma montre une preuve qu’il qualifie « d’arnaque » d’un montant de 300 milles USD qu’une banque étrangère a versé sur un de ses comptes domiciliés à Ecobank que l’Ecobank a nié la transaction.

« Voilà 310 000 dollars. J’ai transféré ce montant à Ecobank venant d’une banque suisse UBS banque. Après le transfert, on a vérifié, on a trouvé que ces 310 000 USD n’ont pas été comptabilisés à mon compte d’Ecobank. J’ai pris ce document, je suis allé à Ecobank pour les signifier du transfert. Ils me disent qu’ils n’ont pas reçu ça. C’est ainsi que j’ai envoyé un courrier à UBS banque pour leur dire que l’argent n’est pas encore arrivé à Ecobank. Ils m’ont répondu allez-y à Ecobank dites les de vous faire un écrit qu’ils n’ont pas reçu l’argent dans votre compte, vous allez nous envoyer. Quand je suis retourné à Ecobank, je leur ai dit de me certifier par écrit qu’ils n’ont pas reçu l’argent, je vais envoyer UBS banque…ils n’ont jamais fait. C’est après, ils m’ont appelé en disant ‘’On s’est trompé, on a oublié’’, à droite, à gauche, on va vous payer, jusqu’à présent, je n’ai pas reçu l’argent là. Donc en dehors de ces 100 milliards GNF, les 310 000 USD ne font pas partie. » a révélé l’opérateur économique.

Il faut rappeler qu’il y a de cela 1 an, la justice guinéenne avait condamné la banque panafricaine Ecobank au paiement d’un montant de 53 _344_502_109 GNF (Cinquante-trois milliards trois cents quarante-quatre millions cinq cents deux milles cents neuf francs guinéens) et un montant de 8_371_ 960 USD ( Huit millions trois cent soixante-onze milles neuf cents soixante dollars USD) en faveur de la société Hamana SA.

D’ailleurs, c’est la confirmation de cette décision par la deuxième Chambre civile économique et administrative de la Cour d’appel de Conakry qui a créé des remous au sein du secteur bancaire guinéen depuis quelques. Ainsi, les protestations ont entrainé l’arrestation du syndicaliste Abdoulaye Sow qui séjourne actuellement à la maison centrale de Conakry.

Ibrahima Foulamory Bah pour Lecourrierdeconakry.com