Le Collectif d’avocats de Mamadou Aliou Bah, leader politique,président du MoDeL incarcéré à la maison centrale de Conakry, a annoncé avoir déposé une plainte contre l’État guinéen devant la Cour de Justice de la CEDEAO. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 12 février 2025, les avocats ont dénoncé des violations des droits fondamentaux et exigé une procédure accélérée.

Me Pépé Antoine Lamah, membre du Collectif, a précisé que le recours initial avait été introduit le 7 janvier 2025. La Cour dispose de trois mois pour l’examiner. Cependant, face aux violations manifestes qu’aurait subies leur client, les avocats ont décidé de saisir la CEDEAO avec une plainte formelle déposée avant-hier. « L’État guinéen a reçu hier une notification de notre plainte. Il dispose d’un mois pour se prononcer », a déclaré Me Lamah.

Selon lui, cette démarche vise à contrer une procédure jugée cavalière et à obtenir une protection judiciaire régionale pour Aliou Bah.

Prenant la parole, Me Halimatou Camara a dénoncé un climat de répression des libertés d’expression et de réunion en Guinée. « La liberté d’opinion politique doit bénéficier d’une protection renforcée. Elle conditionne l’existence même de la démocratie et des droits fondamentaux. Or, la transition en cours ne devrait en aucun cas porter atteinte à ces principes », a-t-elle martelé.

Me Almamy Samory Touré a quant à lui exprimé son inquiétude face à l’évolution de la justice en Guinée, appelant les magistrats à dire le droit en appel. « Ce n’est pas une faveur que l’on demande pour Aliou Bah. Il a droit à la liberté, comme tout citoyen. Si l’on empêche les opposants politiques de s’exprimer, alors la Charte de la transition et les conventions internationales ratifiées par la Guinée n’ont plus aucun sens », a-t-il prévenu.

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Pour Me Houleymatou Bah, la situation actuelle révèle une justice sous influence, loin des standards démocratiques de la sous-région. « Pourquoi ce qui est possible au Sénégal ou en Côte d’Ivoire ne l’est-il pas en Guinée ? Nos juges doivent rendre justice au nom du peuple, pas au nom d’intérêts politiques », a-t-elle dénoncé.

Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com

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