Attendu comme un Messie mais il est désormais considéré comme judas pour une bonne partie de l’opinion. Le Garde des Sceaux, Alphonse Charles Wright était l’incarnation du renouveau de la justice guinéenne. Grâce à son courage, sa fouge, sa détermination et son parcours exemplaire, il étaitl’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Sa nomination au poste de ministre de la Justice et des Droits de l’homme a été hautement appréciée par le peuple qui suscitait un grand espoir en lui. En tant que magistrat de profession, c’est lui qui pouvait faire en sorte que la justice soit effectivement la boussole de la transition. C’est lui qui pouvait mettre fin à l’injustice et à l’impunité en Guinée.
Partout il est passé, Charles Wright a marqué les esprits. Du tribunal de première instance de Dixinn à la cour d’appel de Conakry en passant par le tribunal de première instance de Dubréka ce magistrat brillant s’est toujours distingué par ses prises de positions même si cela va à l’encontre du pouvoir en place. Sur ce, sa nomination était une aubaine pour redorer du blason de l’appareil judiciaire.
Par contre, depuis qu’il est arrivé à la tête du département, Charles Wright est devenu une déception pour les guinéens assoiffés de justice. A l’image du régime déchu d’Alpha Condé, les magistrats sont devenus des marionnettes. Mais le pire avec M. Wright c’est l’aggravation de la violation des droits de l’homme. Depuis plus d’un an, les manifestations sont interdites. A chaque manifestation les jeunes sont froidement tués par balles. L’impunité bas son plein. Les bavures de forces de l’ordre et de sécurité se multiplient de jour au lendemain. Les activistes sont arrêtés, des leaders politiques sont placés sous mandat de dépôt, les arrestations arbitraires sont récurrentes, les détentions illégales se poursuivent. La liberté d’expression est restreinte.
L’immixtion du pouvoir exécutif dans le judiciaire est une réalité. Cela a été prouvée par la récente libération spontanée des membres du FNDC. Sur instruction de la haute hiérarchie, ces activistes qui ont passé près d’un an sans procès ont été obligés de quitter nuitamment la maison centrale de Conakry sans leurs avocats.
Malgré ses beaux discours, Alphonse Charles Wright, présente le bilan le plus décevant des trois ministres de la justice pendant cette transition. Puisque c’est à son temps que les violations des droits de l’homme se sont considérablement aggravées ainsi que l’injustice et l’impunité. Aucune justice pour les personnes victimes des manifestations.
A ce jour, beaucoup de guinéens réclament son départ à la tête de ce département incontournable pour la réussite de la transition menée par le Conseil national pour le rassemblement et le développent.
Ibrahima Soya