Suite à l’arrestation musclée des membres du FNDC hier mardi, leur avocat Salifou Béavogui a fait une sortie médiatique ce mercredi matin pour dénoncer les abus subis par ses clients et évoqué leur état de santé.
« Nos clients ont été violemment arrêtés à leur siège, dans une brutalité inuit avant d’être conduits à la direction de la police judiciaire où ils ont été interrogés. L’interrogatoire a pris fin hier aux environs de 17 heures mais les dossiers n’ont pas pu être déférés. Ce matin nous sommes en route pour la DPJ pour demander à ce que les dossiers soient déférés chez le procureur. » a précisé l’avocat avant de revenir sur l’état de santé de chacun d’entre eux.
« Monsieur Sylla a eu des blessures au dos, au bas ventre, de sa jambe gauche, un de ses doigts de la main gauche et plusieurs confusions sur le fémur. Il a été traîné par terre, il est dans une douleur totale. Il a eu une contusion sur tout le corps. Je ne suis pas médecin mais je sais que son état nécessite un examen approfondi pour voir de quoi il souffre. Et à vue d’œil physiquement il est complètement abattu. Moralement, il tient bien parce qu’il sait qu’il est en train de se battre pour les libertés et la démocratie dans notre pays.
Billo Bah a été traîné, il a eu la lèvre supérieure complètement broyée, je crains même s’il arrive à s’alimenter. Lui aussi est physiquement affaibli mais moralement mal en point. » a-t-il laissé entendre… Leur état nécessitait une évacuation d’urgence à l’hôpital depuis hier soir. Je sais qu’ils ont passé la nuit dans la douleur, nous avons posé ce problème mais malheureusement nous n’avons pas reçu de solution. On va la réitérer ce matin. Ce matin nous souhaitons que nos clients soient déférés devant le procureur et devant le procureur la première des choses nous allons demander leur liberté pour qu’ils puissent se traiter. »»
Il dénonce ainsi une violation des procédures judiciaires et compte saisir la justice contre les auteurs.
« La forme n’a pas été respectée, quel que soit les instructions données par le procureur de la république aux officiers de la police judiciaire, celui-ci doit être exécuté conformément à la loi. Chaque OPJ agent de police judiciaire a l’obligation de se conformer à la loi. Et ce qui s’est passé hier mérite une poursuite judiciaire comme ceux-là qui se sont comportés de la sorte. Quand tout va se calmer, nous allons saisir les autorités contre les auteurs des actes de barbarie et de violences inouï, telles qui se sont produites hier. »
S’agissant de quoi sont-ils reprochés Me Salifou Beavogui précise : « Monsieur Djanii Alfa était déjà dans le collimateur, on lui reprochait d’avoir injurié je crois les membres du CNT. Les deux autres à savoir Foniké et Billo, on les reproche d’avoir outragé un magistrat ou des magistrats et de les avoir manqué de respect. Bien évidemment ce sont des infractions dont la preuve n’a pas été rapportée. Il faut plutôt chercher les causes réelles de leur interpellation ailleurs mais pas dans la loi. »
Pour rappel, le procureur de la république Alphonse Charles Wright avait déjà instruit à l’interpellation de ces trois membres du mouvement de la société civile.
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com