L’honorable Téwa Thérèse Yaradouno qui a intégré l’Assemblée nationale le 12 décembre 2017, a accordé une interview à notre rédaction le mardi 5 mars 2019. Au cours de cet entretien, la députée membre et rapporteur de la Commission Santé, Art, Jeunesse, Sports et Patrimoine Historique de l’Assemblée nationale, a parlé du rôle qu’elle joue au sein de cette commission en particulier, et au sein du parlement en général. Elle a également saisi l’occasion pour interpeller ses consœurs à s’affirmer partout où elles se trouvent. Lisez !

Lecourrierdeconakry.com : Honorable, vous êtes rapporteur de la commission santé de l’Assemblée nationale. Dites-nous à quoi consiste ce travail ?

Honorable Téwa Thérèse Yaradouno: Merci beaucoup de m’avoir donné la parole pour m’exprimer. Comme le nom l’indique, en tant que rapporteur de la commission santé, je suis l’interface de la commission santé et les autres députés à l’hémicycle. Je suis également l’interface de la commission santé et les départements dont nous avons la charge d’être le mentor à l’Assemblée nationale. Il s’agit entre autres du ministère de la Santé, de celui de la Jeunesse, du ministère des Sports, de la Culture et du patrimoine historique. Nous défendons les budgets sectoriels de ces départements respectifs au sein du parlement guinéen. En plus de ces budgets sectoriels, étant la commission qui est saisie au fond, nous défendons également les projets de lois qu’ils nous soumettent. Et c’est moi, au nom de la commission Santé, qui suis chargée de traduire tous ces documents devant l’Assemblée nationale pour examen et adoption lors des plénières.

Comment faites- vous pour la synthèse de toutes ces rencontres ?

Les députés membres de la commission Santé que nous sommes et les assistants parlementaires, faisons un travail de façon collégiale. Par exemple, quand il s’agit de faire un rapport, chaque député apporte ses recommandations avant le document final que je présente à l’hémicycle. Les assistants parlementaires jouent aussi leur rôle dans le cadre de l’élaboration de l’ensemble des rapports de notre commission

Le poste de rapporteur est souvent occupé par les hommes, vous en tant que femme qu’est-ce qui vous anime en occupant un tel poste ?

Je peux dire que c’est un sentiment de satisfaction, un sentiment de confiance en soi. Je ne ferais que remercier les membres de ma commission qui m’ont fait confiance en me confiant ce poste depuis que je suis à l’Assemblée et je suis disposée à travailler pour atteindre les objectifs que s’est fixée notre commission.

Donc, c’est possible d’être femme, occuper un poste de responsabilité et l’assumer ?

Bien sûr ! Ça dépend de ce que la femme a en tête. Il faut d’abord aimer ce qu’on fait, puis on s’applique et on apprend. Si on est déterminée avec cette conviction, je pense que le fait d’être femme ne peut pas empêcher les femmes d’occuper des postes de responsabilités et pourquoi pas faire plus que les hommes.

Nous sommes au mois de mars, mois de la femme. Quel est votre appel à l’endroit de vos consœurs ? 

J’appelle les femmes guinéennes à se réveiller davantage. C’est vrai qu’elles sont sur pieds, elles se battent partout où elles se trouvent nuit et jour dans toutes les structures politiques, au sein du gouvernement également. Mais, il y a grand nombre de femmes intellectuelles qui sont encore hésitantes. Je ne sais pourquoi. Donc, je leur demande de s’impliquer davantage, de faire preuve de capacités. Ce n’est qu’un problème d’engagement pour occuper des postes de responsabilités, parce qu’elles ont la formation.  Récemment, nous femmes parlementaires, étions réparties en deux groupes dont un pour la Guinée forestière et la Haute Guinée, le second pour la Moyenne Guinée et la Basse Guinée. Le but de ces missions était d’éveiller la conscience de nos consœurs, car, elles doivent réclamer leurs places, les arracher. C’est pour cette raison que je demande aux jeunes femmes d’apprendre. Avec l’avènement de l’internet, elles ont toutes les opportunités de se former, de s’impliquer partout où elles sont et d’être au-devant de la scène. Il ne faut jamais accepter de rester derrière. Les temps ont changé.

Merci beaucoup honorable

C’est à moi de vous remercier

Propos recueillis par Oumar M’Böh  pour lecourrierdeconakry.com