Les négociations sur la réduction du prix du carburant devaient s’ouvrir à partir du  19 mai prochain selon le protocole d’accord signé entre le gouvernement et les syndicats. Mais les hostilités semblent déjà ouvertes avec  les déclarations du premier ministre et annoncent très certainement une nouvelle crise sociale.

Lors de sa rencontre avec la presse guinéenne ce jeudi 12 mai, Mamadi Youla a dit qu’au moment de la discussion avec le syndicat guinéen sur la baisse du prix du carburant, les conditions ne permettaient pas au gouvernement de baisser le prix du carburant :

« On n’a pas voulu prendre cette décision irresponsable et démagogique. Nous avons souhaité expliquer à nos partenaires que les conditions ne permettaient pas en ce moment-là, de prendre cette décision de baisse et qu’on devait se retrouver après avoir réglé certaines conditions notamment les négociations avec le Fonds monétaire International et  se retrouver pour discuter à nouveau. Voilà l’engagement que le gouvernement a pris, mais pas d’autres », a-t-il laissé entendre.

Au lendemain de la sortie médiatique du Premier ministre, le secrétaire général adjoint de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), Mamadou Mansaré, a affirmé sur une radio de la place, qu’ils ne sont pas bernés, ni floués.

 « Les termes sont très clairs. Le protocole signé le 19 février 2016 avec le gouvernement, sous la signature de la représentation nationale, est très clair », a-t-il dit. Avant de lancer : « Nous attendons les 90 jours, c’est le 19 mai. Nous attendons la baisse du carburant, et le prix serait au-dessous de huit mille francs, conformément au protocole parce que le baril est en dessous de 57 dollars ».  

« Si le protocole n’est pas appliqué, nous allons user de nos droits, car la loi nous confère des droits », a-t-il menacé.

Sélectionné pour vous :  Les associations professionnelles de presse reconnaissent le dérapage des journalistes et annoncent la création d’un organe d’autorégulation

Les parties avaient convenu de maintenir le prix du litre de carburant à son niveau actuel (8000 francs guinéens) sur des conditions bien précises pour suspendre la grève. .

En son point 2.1. Intitulé’’  De la révision du prix du carburant à la pompe’’ l’accord stipule ceci :

« Les parties conviennent de maintenir le prix du litre de carburant à son niveau actuel. Par ailleurs, elles conviennent que, si le prix du baril venait à augmenter, le prix à la pompe en Guinée continuera à être maintenu au prix de 8000 Gnf jusqu’en Décembre 2016.Cependant, si le prix du baril se maintient à 57 Dollars, le Gouvernement, le Patronat et le Syndicat conviendront du prix du litre à appliquer à la pompe dans les 90 jours. »

Au lieu de préparer un argumentaire responsable et construit sur des éléments économiques, le gouvernement guinéen a ouvert la boite boîte de pandore et abrogé sa période de grâce qui aurait dû se poursuivre jusqu’au 19 mai prochain. Et pourtant le prix du baril ne fait que baisser depuis le 19 févier dernier et il est à 46,21 USD à date.

Monique Curtis

LAISSER UN COMMENTAIRE AVEC Facebook