Ben Youssouf Barry, connue sous le nom d’Oscar  est dessinateur de presse, auteur de bande dessiné, président du festival Bulle d’encre de Guinée. En marge de la 10ème édition des 72h du livre où il  a organisé  la 5ème édition du festival de bulle d’encre. Dans cet entretien qu’il a accordé à votre quotidien électronique, Ben Youssouf Barry explique les difficultés et ses perspectives pour le métier de dessinateur  de presse en Guinée. Lisez !

Dites-nous c’est quoi le Bulle d’encre ?

Le Bulle d’encre est un festival qui regroupe chaque année les dessinateurs professionnel. Je parle ici des auteurs de bandes dessinées, des caricaturistes, des peintres. Chaque année, nous nous réunissons pour faire une rencontre, où nous exposons nos œuvres, nos bandes dessinées, et nous organisons un concours national de dessin  qui nous permet de détecter de nouveaux talents, de les former et de les suivre afin qu’ils puissent tirer bénéfice du métier de dessinateur. Si par exemple ils se sont orientés vers la bande dessinée, on les montre comment est-ce qu’on peut progresser dans la  bande dessinée. Si c’est vers la caricature ou le dessin de presse, là aussi, on les montre c’est quoi la presse satirique, qu’est ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. Voilà le but du festival national Bulle d’encre. C’est pour donner de l’espoir aux jeunes guinéens et aux professionnels, ensuite vulgariser ce métier de dessinateur de presse ; Permettre aux gens d’utiliser cet outil pour sensibiliser. Parce que quand on utilise les dessins, on atteint des cibles qu’on ne peut pas toucher avec les autres supports. Ni avec l’écriture, la radio ou la télévision. Le dessin peut toucher des cibles que tous ces autres médias ne peuvent pas toucher. C’est pourquoi nous nous battons pour révolutionner ce média.

Sélectionné pour vous :  Me Adama Skel Fofana : « Si on tente par une décision d’interdire ou de dissoudre le FNDC, on va se ridiculiser »

Tous ce que nous faisons tourne autour de la formation, nous organisons des ateliers des conférences débats pour que les gens sachent c’est quoi le dessin, c’est quoi la bande dessinée.

L’association compte combien de membre ?

Au début nous étions 5 membres et aujourd’hui nous sommes plus de 35. Et la plupart de ces 35 membres, chacun a aujourd’hui la possibilité de créer sa propre bande dessinée. Toutes les œuvres que vous voyez sont des membres de l’association de bulle d’encre de Guinée.

Le Bulle d’encre est à sa 5ème édition cette année, dites-nous est ce que l’Etat contribue à la pérennisation de cette initiative ?

On n’a jamais eu de soutien de la part de l’Etat. Ni de près, ni de loin. Les 4 éditions ont été soutenues par la coopération française, allemande et américaine. Cette 5ème édition a été soutenue par Conakry Capitale Mondiale du Livre. Donc on n’a jamais bénéficié de la subvention de l’Etat. Et c’est une chose que nous avons sollicité depuis la première édition, mais jusqu’à aujourd’hui on n’a pas eu la chance d’être mis parmi les bénéficiaires.

 

La Guinée n’a pas d’école de dessinateur. Avez-vous pensé à telle idée ?

Nous envisageons de créer une école supérieure de dessin à Conakry. Et avec l’aide de nos partenaires, cette école est bientôt prête,et l’année scolaire prochaine, elle ouvrira ses portes. C’est une école supérieure d’illustration et d’infographie. Nous ferons le dessin, c’est-à-dire le dessin simple, nous ferons la bande dessiné, le dessin de presse c’est-à-dire la caricature, l’infographie c’est-à-dire la PAO, le dessin numérique. On fera beaucoup de choses  liées au dessin et même à la peinture. Donc c’est une école qui aura à employer des formateurs guinéens, mais une autre partie des formateurs viendront de la Côte d’ivoire, du Sénégal et de la France.

Sélectionné pour vous :  Fin de mandat des députés : Ce que dit le Secrétaire général de l’Assemblée nationale, Dr Mohamed Bérété

Un dernier mot ?

Je demande à tout le monde de soutenir la bande dessinée, car c’est un outil puissant de communication, un outil facile d’accès aux cibles éloignées. C’est un outil qui est utilisé par les gens, les jeunes, tout le monde, de 5 à 95 ans, tout le monde lit la bande dessiné. C’est un outil que nous devons nous approprier pour pouvoir vulgariser, faire les campagnes de sensibilisation pour les changements de comportement. Tout le monde doit encourager la bande dessinée et appeler les enfants à participer au concours national de dessin  pour leur montrer de quoi ils sont capables.

Nantènin Traoré   

 

LAISSER UN COMMENTAIRE AVEC Facebook