Le feuilleton de la crise électorale sénégalaise connait enfin son épilogue. Après, l’épisode du report de l’élection présidentielle puis l’invalidation du décret y relatif par le Conseil Constitutionnel, les Sénégalais iront aux urnes le 24 mars pour le premier tour du scrutin.

Le président Macky Sall a fixé la date au 24 mars lors du Conseil des ministres alors que le Conseil constitutionnel a proposé dans un premier temps la date du 31 mars avant de confirmer celle choisie par le chef de l’Etat.

La haute juridiction a expliqué le choix de sa date par le besoin de « pallier l’inertie de l’administration et de satisfaire l’exigence constitutionnelle de la reprise du processus électoral interrompu, en vue de la tenue du scrutin avant la fin du mandat présidentiel. »

Pour expliquer son revirement, le Conseil a par la suite de précisé que « la fixation de la date de l’élection et la convocation du corps électoral relèvent des prérogatives légales du Président de la République », peut-on lire dans un communiqué rendu public jeudi 7 mars par la haute juridiction.

Cette date finalement retenue, permet au Sénégal d’entrevoir enfin une sortie de crise avec l’organisation d’une élection présidentielle avant la fin du mandat de Macky Sall le 2 avril.

Comment en est-on arrivé là ?

Initialement prévue le 25 février dernier, l’élection présidentielle a été reportée sine die par le président Sall à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale.

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Le motif invoqué était une proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale portant report du scrutin.

La décision du président Sall a plongé le Sénégal dans des tensions au bout desquelles quatre morts ont été recensés. L’internet des données mobiles a été suspendu et la licence d’une chaîne privée de télévision retirée, puis restituée.

Saisie d’un recours par des candidats à la présidentielle qui étaient contre le report, le Conseil constitutionnel annule le décret du président Sall et déclare la proposition de loi « contraire à la constitution ».

Il demande au Président Sall de fixer une date pour l’élection « dans les meilleurs délais », et c’est cette expression qui constituera le prochain goulot d’étranglement.

La tension baisse tout de même d’un cran et tous les regards se tournent alors vers Macky Sall.

Ce dernier promet de fixer une date à l’issue d’un dialogue national qu’il a convoqué afin de se concerter avec les acteurs concernés. Une large partie de l’opposition, parmi lesquels 18 candidats à la présidentielle sur les 19 boudent ces concertations.

Les participants ont remis mardi au chef de l’Etat les conclusions de ce conclave de deux jours à l’issue duquel il a été proposé de fixer la date de l’élection présidentielle au 2 juin.

Cependant, Macky Sall ne convoque pas illico presto le corps électoral. Le président sénégalais affirme qu’il va consulter l’avis du Conseil constitutionnel concernant « l’après 2 avril. »

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« Nous allons saisir le Conseil constitutionnel pour qu’il nous donne sa lecture concernant l’après 2 avril. Cet avis qui devra nous donner une ultime position et tout le monde devra s’accorder à cette décision du Conseil constitutionnel qui s’appliquera à tout le monde », affirme Macky Sall.

Le 2 avril est la date à laquelle le chef de l’Etat arrive au terme de son mandat.

Il a par ailleurs réitéré, lors d’un entretien avec la presse sénégalaise, sa volonté de quitter le pouvoir au terme dudit mandat.

« Je le dis très clairement et très solennellement, le 2 avril, je terminerai ma mission à la tête du Sénégal », avait insisté M. Sall.

En organisant le premier tour de l’élection présidentielle avant la fin de son mandat, le Conseil constitutionnel dit que le président Sall resterait à son poste jusqu’à l’installation de son successeur.

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