Du 20 au 21 juillet 2022, une quinzaine de cadres issus des secteurs public et privé ont participé à un séminaire de formation portant sur le thème : « Prévention du blanchiment de capitaux et financement du terrorisme ». Ce séminaire qui s’est tenu dans un réceptif hôtelier de la capitale Guinéenne (Conakry), a été organisé par l’Institut de Formation et d’Expertise Juridique (IFEJ), en collaboration avec le cabinet GOVERNANCES. La formation a été animée par Pierre LAPORTE, avocat au barreau de Paris.

Selon le président de l’IFEJ, Momoya SYLLA : l’objectif principal de ce séminaire de formation est de sensibiliser les dirigeants et cadres issus des secteurs sensibles et stratégiques de l’économie (institutions financières, entreprises minières, entités publiques et privées), sur les enjeux du blanchiment de capitaux et financement du terrorisme.

Au micro de notre reporter, le formateur Pierre LAPORTE est revenu sur les enjeux de cette formation pour les cadres Guinéens : « C’est une formation que j’ai délivrée avec Me Hamidou Dramé qui est un expert en droit des affaires notamment en matière de prévention de blanchiment d’argent. Moi-même je suis un expert dans ce domaine », dit-il avant d’ajouter :

« Nous avons pendant deux jours délivré une formation sur le blanchiment d’argent qui est une obligation aux banques, aux institutions financières mais aussi aux grandes entreprises. Cela vise à éviter que l’argent d’origine qui serait inconnue soit blanchi à travers des activités licites. Nous étions une quinzaine de personnes, nous avons pu échanger sur les bonnes pratiques dans ce domaine à la fois en Guinée à travers des expériences de la BCRG, de la Cour des comptes, d’entreprises minières et des banques. Et puis à travers mon expérience de conseil d’entreprises françaises présentes en Afrique. Nous avons étudié et fait une comparaison des procédures de préventions du blanchiment d’argent entre des modèles utilisés par des institutions financières et des banques en France et celles utilisées ici par des banques » a expliqué cet expert venu de la France pour animer ce séminaire.

Durant les deux jours, les participants ont eu des connaissances sur le cadre juridique et institutionnel de la lutte contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme en Guinée et dans l’espace CEDEAO ; sur la prévention du blanchiment de capitaux dans les relations interbancaires et prévention des sanctions…

Témoignage des participants

Visiblement les participants qui viennent notamment de la banque centrale de la République de Guinée, de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, et la Compagnie de Bauxite de Guinée (CBG) sortent de cette formation très satisfaits. Ils souhaitent que l’Institut de Formation et d’Expertise Juridique multiplie ce genre de formation pour renforcer les capacités des cadres Guinéens.

Mamadou SIDIBE, Responsable de normalisation des politiques et procédurales à la CBG et surintendant par intérim :
« C’est une bonne formation, je pense qu’il doit être dupliqué pour permettre à l’ensemble des entreprises qui évoluent sur le territoire Guinéen de savoir quels sont les risques qui nous entourent par rapport au blanchiment d’argent et à la lutte contre le terrorisme. La formation nous a permis de savoir aujourd’hui, quels sont les fournisseurs à risque et les individus qui collaborent avec nous qui sont sur la liste des personnalités politiquement exposées ou pas. Donc, ça nous a permis d’avoir les outils pour établir ces différentes listes là pour permettre à la compagnie d’être protégée ».

Kadiatou CISSE de la CNSS : Cette formation m’a appris beaucoup de choses que j’ignorais. C’est vrai ça ne rentre pas exactement dans le cadre de mes fonctions, mais c’est de nouvelles choses qui peuvent nous préparer à des situations dont on peut faire face dans l’exercice de notre activité ».

Sékou KAND de la BCRG : « Les sujets débattus, les séances de travail et les formateurs étaient tous au niveau. La qualité des débats a été à un niveau très appréciable…La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme est un sujet d’actualité qui intéresse plus nous les cadres qui évoluent dans le système financier.

En tant que financier, le séminaire m’a permis de me perfectionner par rapport à tout ce qui peut arriver sur ce thème dans le fonctionnement au quotidien. Parce qu’à la Banque, je suis au niveau des opérations : ca veut dire que j’ai à faire au quotidien avec les clients. Avoir ces outils permet de nous sécuriser nous-même et sécuriser notre institution par rapport à tout ce qui peut être blanchiment des capitaux ou financement du terrorisme ».

En outre, il faut signaler que ce séminaire a aussi permis aux participants de maitriser le nouveau dispositif mis en place par la Loi 2021/0024/AN du 16 juin 2021 portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Notamment : les outils de détection et de gestion des risques en vue de sauvegarder les intérêts et droits des structures visées par ladite Loi (banques, entreprises minières, autorités publiques de contrôle, juridictions pénales, sociétés de loterie…)

Ibrahima Bah