Dans le cadre du projet d’appui à la prise en charge de la dimension genre dans la gouvernance du secteur minier, la coalition nationale ‘’Publiez ce que vous payez’’ a offert un atelier de formation sur le leadership des femmes dans les industries extractives en Guinée.
Cet atelier, qui a eu lieu du 11 au 13 octobre 2022 dans un réceptif hôtelier de la capitale, a regroupé près d’une vingtaine d’ONG féminines venues de Conakry et de l’intérieur du pays.
Durant les trois jours, ces femmes leaders ont été largement outillées sur le fonctionnement des industries extractives et sur le rôle citoyen pour la rétribution des fonds miniers aux communautés. Grâce aux facilitateurs qui sont des experts dans leurs domaines respectifs, les participantes ont été élucidées sur plusieurs thématiques. Place du secteur minier, l’ITIE, la fiscalité, le changement climatique et l’impact environnementale de l’exploitation minière ainsi que le rôle de la société civile…
La session a été marquée par le passage de la marraine de la campagne de promotion du genre dans le secteur des mines, en l’occurrence, Maimouna Yombonou, 1ère vice-présidente du Conseil national de la transition. Malgré son calendrier chargé, l’activiste est quand même venue encourager ses consœurs tout en félicitant les organisateurs pour cette ‘’belle initiative’’.
« Quand les femmes ont la chance de se renforcer, ça va leur permettre de formuler de bons messages de plaidoyers. Ça permet d’attirer l’attention sur vous quand vous êtes dans les rencontres. Nous avons un grand espoir avec ce groupe de femmes, le message va aller loin », dit-elle avant d’encourager ces femmes leaders de participer aux prochaines élections du parlement guinéen pour continuer le combat de lutte contre l’inégalité sociale.
C’est dans ce même ordre d’idée que le président de la commission économique et développement durable du CNT qui est également le président de la coalition Publiez ce que vous payez, Dr Alpha Abdoulaye Diallo renchérit.
Dans son intervention, il a tenu à rappeler l’importance de cette formation : « La coalition Publiez ce vous payez estime que la défense des droits des femmes passe par le renforcement des capacités. Le secteur extractif, c’est un secteur stratégique, il y a beaucoup d’enjeux. Pour cerner ces enjeux, nous estimons qu’il faut former d’abord. Former les femmes dans la connaissance du secteur, les former sur leur droit, du cadre légal et réglementaire, sur les fiscalités… »
M. Diallo promet que la coalition poursuivra le projet avec ces ONG représentatives pour inciter les femmes à s’intéresser davantage au secteur minier. Sur ce, il annonce que la coalition tiendra un forum national au mois de novembre prochain.
Quant à Hadja Aicha Barry, Point focal du projet, elle soutient que cette formation permettra aux participants d’aller sur le terrain pour sensibiliser, informer et former les communautés qui subissent l’impact de l’exploitation des sociétés minières.
« J’ai encouragé toutes les femmes qui ont participé à se joindre à nous pour que nous fassions une mobilisation, un plaidoyer vis-à-vis des droits des femmes du secteur minier. Mais cela passe par la formation et l’information… », affirme-t-elle.
Le témoignage des participante
Au micro du reporter du Courrier de Conakry, les participantes se sont largement réjouies de ce renforcement des capacités qui leur permettra d’être actives sur le terrain.
Nantenin Kone présidente du groupe de travail Femme Jeunes Paix et Sécurité en Afrique de l’ouest et au Sahel
« La formation a été très importante pour nous. Elle nous a permis de comprendre quel est le rôle que les femmes doivent jouer dans le secteur minier par rapport à la rétribution des revenus miniers sensibles au genre. Cette campagne nous permet de sensibiliser et de renforcer les capacités des femmes pour qu’elles puissent agir dans le secteur minier et de faire la promotion des femmes qui sont dans les zones minières les collectivités impactées.
Je demande à toutes les femmes leaders de s’intéresser à ce secteur, parce qu’on constate que les femmes ne bénéficient pas de leur droit. Par exemple : quand on a fait le constat sur le FODEL les femmes sont brimées dans leur droit. »
Adama Sacko animatrice de l’ONG créativité et développement
《Cette formation m’a permis de connaître tout ce qui est lié aux mines, le code, la fiscalité, la responsabilité des sociétés minières. Grâce à cet atelier, j’espère faire un plaidoyer en faveur des femmes. Puisqu’en tant qu’agent de terrain, formée par l’ANAFIC, je connais bien les conditions déplorables dans lesquelles les femmes vivent dans les zones minières ».
Bintou Kouyaté présidente de l’ONG Appui à la Promotion du Développement Intégré
« Cet atelier m’a permis d’améliorer mes connaissances sur toute la problématique des femmes dans le secteur minier. Suite à une étude menée par Publiez ce que vous payez, à Boké et Boffa, nous sommes sur le terrain pour faire un plaidoyer auprès des ministères et du CNT concernant l’utilisation et la gestion du FODEL. Car c’est un fonds mal géré et que les femmes n’en bénéficient pas réellement.
Je pense qu’il faut poser le diagnostic de la problématique des femmes dans ces zones minières identifiées. Faire appel aux départements et au CNT pour que la cause des femmes soit prise en compte, qu’on puisse les aider pour profiter des retombées des ressources minières. »
Dans l’ensemble, organisateurs et participantes convergent que cet atelier vient à point nommé pour alerter l’opinion sur l’impact positif et négatif de l’exploitation en Guinée. Ainsi, ils s’engagent à mener des actions concrètes sur le terrain pour que les communautés puissent bénéficier les retombées financières des industries extractives.
Ibrahima bah
