A l’instar des autres pays, les 16 jours de campagne d’activisme sur l’élimination des violences Basées sur le Genre (VBG) ont été lancés ce jeudi 25 novembre 2021 en Guinée avec le thème : « Orangez le monde : mettre fin dès maintenant à la violence à l’égard des femmes ! ». L’événement organisé par le système des Nations unies en Guinée qui a eu lieu dans un réceptif hôtelier de la capitale a connu la forte mobilisation des défenseurs des droits des femmes.

Cette édition très particulière est célébrée en hommage à M’Mah Sylla qui a perdu la vie après avoir subi des atrocités de médecins guinéens qui l’ont violé avant de la faire avorter. A cause de sa disparition tragique, elle est devenue une martyre et un symbole de lutte contre les viols faites aux femmes en Guinée et ailleurs.

Selon les dernières estimations près d’une femme sur 3 âgée de 15 ans et plus, partout dans le monde, a subi des violences physique ou sexuelle de la part d’un partenaire intime ou d’une connaissance, au moins une fois dans sa vie, peut-on lire sur un document élaboré par l’ONU. Des chiffres qui montrent que la guerre contre les VBG est loin d’être gagnée, mais la bataille ne fait que commencer.

Tout comme les autres intervenants, dans son discours de circonstance, le représentant onusien, Vincent Martin, a tenu à rendre hommage à M’Mah.

« Nous ne pouvons lancer ces 16 jours d’activisme sans rendre tout d’abord hommage à cette belle âme, (ndr M’Mah Sylla) et à toutes celles qui tombent sous les coups de l’injustice et de la barbarie », dit-il avant d’exiger l’implication des hommes : « A nous indigner, aujourd’hui, demain et chaque jour de l’année, jusqu’à ce que cette journée de 25 novembre n’ait plus sa raison d’être. A nous les hommes, à montrer l’exemple et mener le combat avec et pour nos sœurs ».

Plus loin M. Martin annonce que Le système des nations-Unis en Guinée dans le contexte de la célébration, lancera le premier Hackathon sur les VBG en Guinée. Cet outil permettra d’impliquer les jeunes à contribuer à la lutte contre les VBG en utilisant les applications et le web.

Après avoir fait un témoignage très touchant, le cousin de M’Mah a promis de se lancer dans l’activisme pour lutter contre les VBG. D’après lui, il est conscient que pour réussir ce combat il faut l’implication effective des hommes et désormais qu’il est prêt à mener cette lutte noble afin qu’il n’y ait plus des M’Mah Sylla.

C’est dans ce même ordre d’idée que la journaliste et activiste de la société civile, Moussa Yéro Bah a indiqué que durant ces 16 jours, il y aura des sensibilisations

« Nous allons faire de la communication avec flyers mais aussi des affiches et des t-shirts pour faire la campagne sur les violences faites aux femmes en période de covid-19. En dehors des 16 jours il y aura des campagnes de sensibilisation dans les communautés ».

De son côté, la directrice générale de l’Office de Protection du Genre de L’Enfant et des Moeurs (OPREGEM), Marie Gomez s’est quant à elle réjouit du fait que les gens dénoncent les cas de viols.

« Les gens, maintenant ont le courage de venir dénoncer le viol avant c’était un sujet tabou c’est pourquoi d’ailleurs tout le monde est en train de dire qui y a une recrudescence viol moi je dirais que c’est non.. ».

C’est sur un panel portant sur la lutte contre l’élimination des violences basées sur le genre que la journée de ce jeudi s’est achevée. Quant à la suite de la campagne, elle se poursuivra jusqu’au 10 décembre 2021.

Ibrahima Bah