Le verdict dans l’affaire Aliou Bah a résonné comme un coup de massue dans les rangs de la défense de Mamadou Aliou Bah, leader du Model, ce mercredi matin. La Cour d’appel de Conakry a confirmé en toutes ses dispositions la condamnation en première instance de l’opposant à deux ans d’emprisonnement ferme. Une décision qui a suscité consternation et déception dans le camp de la défense.
« Nous sortons de la salle d’audience aujourd’hui abasourdis, peinés », a déclaré Me Houleymatou Bah. « La Cour vient de confirmer en toutes ses dispositions la condamnation en première instance de M. Mamadou Aliou Bah. C’est un moment très pénible pour nous », a-t-elle déploré devant les médias et les militants du parti du leader politique.
À ses yeux, la décision rendue par la Cour d’appel n’a pas rempli les exigences d’un procès équitable en seconde instance. « La Cour s’est contentée de confirmer la décision en première instance alors qu’elle avait l’obligation de rejuger l’affaire. »
Face à cette décision, l’équipe de défense affirme qu’elle prendra le temps de la concertation avec son client afin de définir les prochaines étapes.
« Il y a quand même des voies de recours, mais pour l’instant, nous allons discuter avec lui et adopter la démarche à suivre », a indiqué Me Houleymatou Bah, qui a tenu à transmettre un message de gratitude de la part de son client : « M. Mamadou Aliou Bah nous charge de vous dire merci pour tout le soutien en ces moments difficiles. Il appelle chacun à garder son calme : c’est une décision de justice, ce n’est pas la fin du monde. Et de toutes les manières, chacun rendra compte, ici-bas ou devant le Juge suprême. »
De son côté, Me Galissa Hady Diallo, a abondé dans le même sens, appelant les militants à rester mobilisés autour de leur leader. « Je demande à l’ensemble des militants ici présents et ceux qui nous suivent de renouveler leur soutien à M. Mamadou Aliou Bah, qui reste un exemple de courage, de ferveur, de détermination. Et cela n’a pas changé. »
Pour l’avocat, la confirmation du jugement de première instance par la Cour d’appel est une occasion manquée de justice. « Le procureur avait certes demandé cinq ans, mais la juge ne l’a pas suivi. Elle a juste confirmé les deux ans initiaux. Pourtant, nous pensons qu’il y a eu un travail remarquable de la défense qui aurait dû être pris en compte pour réexaminer le dossier. »
À l’issue de cette étape judiciaire, les avocats du leader du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) ne ferment pas la porte à un pourvoi en cassation devant la Cour suprême. Ils entendent consulter leur client et suivre ses instructions dans les jours à venir. En attendant, l’appel au calme et à la discipline reste le mot d’ordre.
Ibrahima Foulamory Bah