Monsieur le ministre de la Santé, désolée de ne pas dire « Excellence » car seuls le Président de la République et les ambassadeurs à la limite même le ministre des Affaires étrangères « excellent », donc monsieur le ministre, recevez mes distinguées civilités et permettez-moi, le profane en la matière, de vous entretenir à travers ce courrier, de questions de vaccins, surtout celui contre le Covid19.
Dans cette même rubrique, il y à peine un mois, j’avais alerté le directeur général du service amorphe appelé Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS) sur des cas d’apparition de variants du Covid à Kamsar et dans la capitale Conakry. Puisqu’il s’agit de santé publique, j’avais respectueusement demandé à ces endormis de l’ANSS de faire une large communication pour prévenir les populations sur le respect des mesures barrières afin d’éviter toute propagation de ce nouveau variant. En vain !
Monsieur le ministre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de lever l’alerte maximale sur le COVID19 : « c’est avec beaucoup d’espoir que je déclare que le Covid-19 n’est plus une urgence sanitaire de portée internationale. (…) La phase de crise de la pandémie est passée, mais pas le Covid », a toutefois mis en garde, de son côté, Maria Van Kerkhove, en charge de la lutte contre le Covid-19 au sein de l’OMS.
Le directeur général de l’OMS insiste en disant que « la pire chose qu’un pays puisse faire maintenant est d’utiliser cette nouvelle comme une raison de baisser sa garde, de démanteler les systèmes qu’il a construits ou d’envoyer le message à son peuple que le Covid-19 n’a rien d’inquiétant », a renchéri donc Tedros Adhanom Ghebreyesus !
Mais plus inquiétant encore, car selon le patron de l’OMS, la menace d’une autre crise de santé publique ne peut être écartée. Et bien qu’il ait affirmé que les jours les plus sombres de la pandémie soient relégués à l’histoire, une variante apocalyptique de Covid pourrait bien apparaître dans les années à venir : “La menace d’une autre variante émergente qui provoque de nouvelles poussées de maladies et de décès demeure. Et la menace d’un autre agent pathogène émergeant avec un potentiel encore plus mortel est également bien présente”, a-t-il déclaré.
Monsieur le ministre, ces alertes venant de la plus haute voix autorisée au monde en matière de santé publique devraient vous amener à prendre des dispositions pour intensifier les vaccins, sensibiliser davantage les populations sur les mesures barrière, déjà que des cas se baladent ici sous le silence coupable de votre inutile ANSS.
J’espère, monsieur le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, que vous êtes au courant des dernières nouvelles évoquées ci-haut sur le Covid et ses différents variants et que prestement des mesures seront prises pour une vaccination commando. Surtout que des problèmes demeurent en matière de vaccins qui peuvent être expliqués dans le cadre de la sensibilisation afin d’atteindre les meilleurs résultats.
En effet, monsieur le ministre, pour le peu que j’ai appris, il y a trop de facteurs qui peuvent influencer l’efficacité d’un vaccin quand vous le prenez. Les caractéristiques du produit lui-même, mais aussi l’état de vos reins, de votre foie, votre système immunitaire, la présence d’autres tares comme le diabète, l’hypertension, l’âge etc.
Parfois vous êtes même allergique au vaccin tout simplement. Comment je le sais ? Parce que je suis journaliste et je traîne les tares que je viens de décrire. Ça vous amène à chercher et à savoir plus ou moins autant qu’un médecin.
En mettant ainsi rapidement en place (avant et dès le début de cette opération commando) un système de surveillance, il sera loisible de s’assurer que ces effets importants seront pris en compte. Ainsi si des gens prennent le vaccin anti-Covid et qu’ils ressentent des choses, ils peuvent le signaler à cette unité de surveillance qui leur diront que faire. Rien de nouveau n’est-ce pas ? Il faut donc alors réactiver la procédure et réveiller les endormis également.
Monsieur le ministre, dans le cadre de cette sensibilisation nécessaire, la presse peut être d’un appui essentiel.
Il est vrai que tout le monde ne peut pas tout dire sur tout. Tous les médecins, tous les agents de santé ne peuvent pas soigner le cœur, le cerveau, les reins.
Sur la question du vaccin Covid vous ne savez pas tout, mais vous en savez assez (sur la base des données disponibles) pour vacciner nos populations. A la lumière de ce qui est connu aujourd’hui depuis le premier variant apparu, on sait que les vaccins sont efficaces, leurs effets secondaires sont généralement tolérables.
Monsieur le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, un jour les gens risquent de payer pour se faire vacciner contre le Covid et ses variants. Les gens risquent de se battre pour se faire vacciner. Alors, faites-le maintenant tant que c’est loisible. Vaccinez-nous monsieur le ministre. Bonne réception.
Jeanne Laforestière